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PARIS (awp/afp) - Privés pour un temps d'un de leurs principaux sujets de préoccupation avec la signature d'un premier accord commercial sino-américain, les marchés européens vont désormais chercher dans les résultats d'entreprises de quoi trouver une nouvelle impulsion.

"Les yeux des investisseurs seront rivés la semaine prochaine sur les publications de sociétés, après des débuts encourageants", estime auprès de l'AFP Vincent Juvyns, un stratégiste de JPMorgan AM.

"Il s'agit de voir si le mouvement positif observé sur les marchés ces derniers mois repose sur des bases solides" car "ce sont les entreprises qui continueront à faire bouger les lignes", complète-t-il.

"Ces résultats qui clôturent 2019 vont permettre de tirer un vrai bilan sur le dynamisme de l'an dernier", estime également Isabelle Enos, conseillère en investissement financier chez BNP Paribas Banque Privée.

Ils seront d'autant plus scrutés que "c'est le moment où les chefs d'entreprise donnent une visibilité non seulement sur leurs activités mais également sur le reste du secteur", ajoute l'experte.

L'agenda macroéconomique est lui, par contre, peu étoffé.

Une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) est certes prévue jeudi, mais les attentes sont tellement limitées que l'impact sur les marchés a de grandes chances d'être faible.

"Il n'y a pas de gros soutien, ni de mesures spécifiques à attendre de ce côté", anticipe M. Juvyns. L'institution cherchera néanmoins "à renforcer la confiance des agents économiques" en mettant l'accent "sur une politique monétaire adaptée au vu des améliorations récentes".

Les seuls changements de politique monétaire qui se profilent concernent la Banque d'Angleterre, relève Mme Enos.

Pour cette réunion prévue fin janvier, les investisseurs sont dans l'attente d'une baisse des taux.

"Le printemps en hiver"

Les investisseurs garderont aussi un oeil sur la grand-messe économique mondiale à Davos la semaine prochaine ainsi que sur le début du procès en destitution du président américain.

Mais sur ce dernier point, "les marchés gardent leur distance pour le moment. Il n'y a quasiment aucune probabilité pour que la destitution se concrétise, mais les investisseurs suivent de loin les conséquences que cela aura sur les candidatures démocrates", analyse Mme Enos.

Du côté des indicateurs, peu de données de premier plan sont attendues, à l'exception du baromètre allemand Zew de la confiance des milieux financiers.

La semaine écoulée a par contre été marquée par un flot nourri de statistiques.

"Nous avons eu l'impression que c'était un peu le printemps en hiver, avec globalement de bonnes nouvelles", résume M. Juvyns.

"Sans être révolutionnaires, les chiffres vont dans le bon sens", note également Mme Enos. "Et surtout il y a un bon équilibre entre des indicateurs suffisamment bons pour rassurer, mais sans changer l'orientation de la politique monétaire".

L'événement le plus attendu de la semaine et quasiment des deux dernières années, à savoir la signature d'un premier accord commercial entre les États-Unis et la Chine, n'a finalement eu que très peu d'effet le jour J sur les marchés européens.

"Les investisseurs ont d'abord attendu que l'accord soit signé sans mauvaise surprise. Et il a au final surtout validé ce que le marché avait déjà intégré", remarque Mme Enos.

"C'était une première étape nécessaire qui a calmé le jeu", souligne-t-elle. "Mais de gros sujets, comme les transferts technologiques, restent à aborder selon elle, et la question est maintenant de savoir si cela va rester en toile de fond de la campagne électorale américaine ou si cela va reprendre de l'ampleur avec des mesures concrètes" en direction de la Chine ou d'autres pays.

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