Finie la communication de crise d'abord. La mention que la Fed maintiendra ses taux bas "pendant quelques temps" pour aider l'économie disparaît. Elle était née durant la crise financière, ou plutôt à cause de cette crise survenue il y a, déjà, dix ans. Powell a également confirmé qu'il y aura deux autres tours de vis cette année et que la banque centrale est prête à accepter que l'inflation dépasse ponctuellement l'objectif de 2%, au moins jusqu'en 2020. Par-dessus tout, il a souligné que l'économie américaine se porte très bien. A Wall Street, les indices ont légèrement reculé en fin de parcours, mais les professionnels ne sont guère surpris de la teneur du discours.

En Europe, la BCE est confrontée à un contexte très différent et ne bénéficie pas de la même marge de manœuvre que la Fed. Sa réunion du jour n'aboutira pas à un resserrement monétaire. Mais Mario Draghi devrait fournir des précisions sur le calendrier de fin des rachats d'actifs, synonyme de démarrage de la normalisation de la politique monétaire. C'est précisément la phase que la banque centrale américaine est, elle, en train d'achever. Le patron de la BCE ne devrait donc pas abandonner sa communication de crise, illustrée par la phrase désormais célèbre contenue dans le communiqué de décision sur les taux, selon laquelle "le Conseil des gouverneurs prévoit que les taux d’intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels pendant une période prolongée, et bien au-delà de l’horizon fixé pour les achats nets d’actifs". Verdict à 13h45.

Hier, Wall Street a perdu du terrain en fin de parcours après les commentaires de Powell. Les valeurs technologiques ont, une fois de plus, mieux résisté que le reste de la cote, ce que montre bien un Nasdaq limitant ses pertes à 0,05% alors que celles du Dow Jones et du S&P 500 ont avoisiné 0,4%. Tôt ce matin, les indicateurs avancés européens sont baissiers.

Les temps forts économiques du jour

Les chiffres mensuels définitifs de l'inflation sont attendus en Allemagne (8h00) et en France (8h45). Les ventes de détail britanniques (10h30, consensus +0,5%) suivront, avant la décision de la Banque centrale européenne sur ses taux (13h45) et la conférence de presse de Mario Draghi (14h30). A 14h30 également, place aux ventes de détail américaines (consensus +0,5%), aux inscriptions hebdomadaires au chômage (consensus 223 000) et aux prix à l'import et à l'export. A 16h00, ce sera au tour des stocks des entreprises aux Etats-Unis (consensus +0,3%).

La paire euro / dollar se négocie à 1,1802, stable après la remontée de la monnaie unique hier. Le pétrole consolide légèrement ses gains de la veille, à 66,60 USD pour le WTI et 75,48 USD pour le Brent. L'once d'or est quasiment inchangée à 1 299 USD.

Les principaux changements de recommandations

• Goldman Sachs passe d'achat à neutre sur Acciona, malgré un objectif relevé de 73 à 79 EUR.
• JP Morgan passe de surpondérer à neutre sur Grifols, pour un objectif de 21,50 EUR.
• Barclays passe de pondération en ligne à souspondérer sur Pearson, dont l'objectif passe de 855 à 815 GBp.
• HSBC abaisse d'achat à conserver sa recommandation sur Teleperformance, dont l'objectif est inchangé à 150 EUR.

L’actualité des sociétés

La cession par l'Etat de sa participation dans Engie n'interviendra pas avant la présentation des perspectives de long terme de l'entreprise, prévue fin 2018. Tomas Maier, le directeur artistique de Bottega Veneta, une maison de Kering qui peine à se renouveler, a quitté la société. Le trafic d'Aéroports de Paris était en hausse de 2,1% en mai. Mineral Deposits repousse l'offre améliorée d'Eramet. Dassault Systèmes prend le contrôle de Centric Software. Soitec, en marge de ses comptes annuels, a annoncé un gros programme d'investissements. Schneider émet 750 millions d'euros d'obligations. Le NEJM a publié un article confirmant que le vaccin contre la dengue de Sanofi augmente le risque pour les individus qui n'avaient jamais été contaminés auparavant. Mastrad obtient 1,3 million d'euros lors de sa levée de fonds. Pharnext émet 20,5 millions d'euros d'obligations. Groupe Partouche publie ses trimestriels. Groupe Gorgé signe un gros contrat avec DuPont.

Volkswagen va devoir payer 1 milliard d'euros d'amende aux autorités allemandes dans le cadre du scandale de manipulation des émissions polluantes. ThyssenKrupp et Tata Steel en pourparlers sur la valorisation dans le cadre de leur rapprochement en Europe. L'EPR d'Olkiluoto (Areva, désormais Orano et Siemens) en Finlande ne produira de façon stable qu'en septembre 2019 et pas en mai comme prévu. La famille Benetton négocie l'entrée d'investisseurs au capital de Cellnex. Sky et Perform décrochent les droits du football italien pendant trois ans pour 973 millions d'euros par an. Etihad, déficitaire, pourrait annuler ou différer sa commande de B777X. Comcast a surenchéri sur Disney pour décrocher Fox.