BUENOS AIRES, 29 août (Reuters) - Le peso argentin et la Bourse de Buenos Aires baissaient jeudi tandis que le risque de défaut perçu par les investisseurs atteignait son plus haut niveau depuis 2005 après l'annonce par le gouvernement de Buenos Aires d'un projet visant à "reprofiler" quelque 100 milliards de dollars de dette publique, qui inquiète les investisseurs.

Les marchés argentins avaient déjà été secoués au début du mois par les résultats des élections primaires en vue de la présidentielle d'octobre, le président sortant, Mauricio Macri, étant arrivé loin derrière le principal candidat d'opposition, Alberto Fernandez à la surprise quasi-générale.

Le ministre de l'Economie, Hernan Lacunza, a expliqué mercredi que le gouvernement voulait étendre la maturité de titres de dette à court terme, soumis au droit national, et négocier avec les porteurs d'obligations souveraines et le Fonds monétaire international (FMI).

Selon les calculs de la société d'investissement Tellimer, ce plan pourrait concerner sept milliards de dollars (6,3 milliards d'euros) de dette à court terme, 50 milliards de dollars de dette à long terme et 44 milliards de prêts du FMI.

Hernan Lacunza a présenté son projet comme un "reprofilage" qui affecterait les investisseurs institutionnels plus que les petits porteurs. Il a précisé que la renégociation annoncée avec les créanciers du pays devrait probablement être conclue par les vainqueurs du scrutin d'octobre, qui prendront leurs fonctions en décembre.

Sur le marché des changes, le peso cédait 2,6% face au dollar à 59,65 en début de journée; il s'était déjà déprécié de 24% depuis les résultats des primaires.

L'écart de rendement ("spread") entre les obligations d'Etat argentines et les bons du Trésor américain, un outil de mesure du risque de défaut de Buenos Aires sur sa dette, était en hausse de 177 points de base à 2.249 points selon l'indice JPMorgan Emerging Markets Bond Index Plus.

A la Bourse de Buenos Aires, l'indice Merval reculait de plus de 5% vers 15h30 GMT. Sa chute depuis les primaires dépasse désormais 45%.

La banque centrale a puisé 367 millions de dollars dans ses réserves de change sur la seule journée de mercredi pour freiner la baisse du peso en intervenant sur les marchés. (Hugh Bronstein et Walter Bianchi; Marc Angrand pour le service français, édité par Marc Joanny)