(Actualisation déclarations Assange § 1-3-4)

STOCKHOLM, 19 mai (Reuters) - Julian Assange s'est dit prêt à entamer des discussions avec Londres et Washington, vendredi, après la décision de la justice suédoise d'abandonner l'enquête préliminaire sur les accusations de viol visant le fondateur de WikiLeaks plus tôt dans la journée.

L'Australien, qui vit reclus dans l'ambassade d'Equateur à Londres depuis 2012, a toujours nié les accusations de viol et a refusé d'être extradé vers la Suède de peur, selon lui, d'être ensuite extradé vers les Etats-Unis.

"Mes avocats ont contacté les autorités britanniques et nous espérons engager un dialogue qui nous conduira sur la meilleure voie à suivre", a-t-il déclaré en levant le poing en signe de victoire, lors d'une allocution sur le balcon de l'ambassade d'Equateur à Londres.

"Même si des propos très menaçants ont été prononcés à mon égard, je suis toujours enchanté d'engager un dialogue avec le département de la Justice (des Etats-Unis) sur ce qu'il s'est passé", a-t-il ajouté.

Julien Assange pourrait aussi demander à la France de lui accorder l'asile politique. Dans communiqué publié vendredi après-midi, son avocat Juan Branco explique que son client est "le seul prisonnier politique officiellement réconnu par l'Onu en Europe de l'Ouest" et appelle le président français à intervenir politiquement afin d'offrir à Julian Assange l'asile politique.

Dans un communiqué émis par les services des procureurs suédois, il est écrit que "la procureure en chef Marianne Ny a décidé aujourd'hui d'interrompre l'enquête préliminaire sur l'accusation de viol concernant Julian Assange".

Cette décision clot de fait une bataille juridique entamée il y a sept ans lorsque deux jeunes femmes avaient déposé des plaintes contre le fondateur de WikiLeaks en 2010 pour viol et agression sexuelle.

Julian Assange est sorti de sa réserve pour affirmer qu'il n'oublierait pas et ne pardonnerait pas les accusations portées contre lui par la justice suédoise. "Détenu pendant sept ans sans inculpation tandis que mes enfants grandissaient et que mon nom était sali", a-t-il écrit sur son compte Twitter. "Je n'oublie pas et je en pardonne pas".

L'abandon de l'enquête préliminaire ne garantit toutefois pas la fin des difficultés pour Julian Assange, aujourd'hui âgé de 45 ans.

La police londonienne a en effet prévenu, peu après l'annonce des procureurs suédois, que le fondateur de WikiLeaks serait arrêté s'il quittait la mission diplomatique équatorienne, en vertu d'un mandat de 2012 lié à une infraction aux conditions de sa mise en liberté sous caution.

Julian Assange redoute avant tout une extradition vers les Etats-Unis après la publication de centaines de milliers de documents confidentiels diplomatiques et militaires américains sur le site WikiLeaks en 2010. (Rédaction de Stockholm, Gilles Trequesser, Pierre Sérisier et Hélène Dauschy pour le service français, édité par Nicolas Delame)