ATHÈNES, 30 septembre (Reuters) - Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a accusé vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan de menacer les relations entre la Grèce et la Turquie en questionnant la pertinence du Traité de Lausanne fixant la frontière entre les deux pays.

Dans un discours prononcé jeudi à Ankara, Erdogan a estimé que l'accord de paix conclu à Lausanne en 1923 constituait une défaite pour la Turquie qui avait été contrainte d'abandonner plusieurs îles de la Méditerranée orientale à la Grèce.

Les relations entre les deux voisins, membres de l'Alliance atlantique, ont connu des tensions récurrentes, notamment avec l'intervention de l'armée turque à Chypre, provoquant une partition de l'île, en 1974.

Athènes et Ankara se sont également opposés lors d'un bref conflit à propos d'un îlot inhabité de la mer Egée en 1996 avant que les deux pays fassent preuve l'un envers l'autre de solidarité lors de tremblements de terre survenus en 1999.

"Remettre en question le Traité de Lausanne, qui fixe le cadre des relations gréco-turques et le statu quo dans la mer Egée et ses îles, est dangereux pour les relations entre les deux pays et pour la région", a jugé Tsipras.

Lors du discours prononcé jeudi, Erdogan avait déclaré: "A Lausanne, nous avons abandonné à la Grèce des îles qui se trouvaient à portée de voix. Est-ce une victoire ? Ils ont essayé de nous duper en nous faisant croire que Lausanne était une victoire."

"Ceux qui siégeaient à cette table n'ont pas fait ce qu'il fallait avec ce traité. Nous en subissons aujourd'hui les conséquences", a-t-il poursuivi.

(Renee Maltezou; Pierre Sérisier pour le service français)