WASHINGTON, 15 septembre (Reuters) - L'ampleur et la précision des attaques qui ont visé samedi des installations pétrolières en Arabie saoudite sont telles que les rebelles Houthis du Yémen ne peuvent pas en être les auteurs, a déclaré dimanche un haut responsable de l'administration américaine, pointant en revanche une responsabilité de l'Iran.

Les attaques contre Abkaïk et Khouraïs provenaient, a-t-il ajouté, d'une direction nord/nord-ouest, et donc pas du Yémen, qui se trouve au sud.

"Il ne fait aucun doute que l'Iran est responsable. Quel que soit l'angle sous lequel on aborde la question, pas moyen d'y échapper. Il n'y a pas d'autre candidat. Les preuves ne pointent dans aucune direction que celle de la responsabilité de l'Iran", a déclaré à l'agence Reuters ce haut responsable, étayant des accusations formulées dès samedi par le secrétaire américain d'Etat, Mike Pompeo.

Selon les éléments cités par ce responsable américain à l'appui des accusations de Washington, 19 points d'impact ont, dit-il, été recensés, ce qui cadrerait mal avec les déclarations des Houthis qui ont affirmé que dix drones avaient été utilisés pour cette double attaque.

La même source fait également état de déclarations de responsables saoudiens selon lesquels des missiles de croisière auraient été utilisés.

Un drone, dit ce responsable de l'administration Trump, a par ailleurs été repéré dans l'espace aérien du Koweït, au nord, attestant que l'attaque ne venait pas du Yémen.

Les deux attaques ont été revendiquées par les Houthis et les autorités iraniennes ont rejeté dimanche les accusations de Washington.

La production de pétrole du royaume a été réduite de moitié à la suite de ces attaques.

Selon le ministre de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salman, quelque 5,7 millions de barils par jour sont concernés par l'interruption partielle, soit près de la moitié de la production saoudienne, ou 5% du commerce quotidien mondial du pétrole.

La compagnie pétrolière saoudienne Aramco veut rétablir d'ici lundi un tiers de sa production interrompue par les attaques de drone de samedi, rapporte dimanche le Wall Street Journal. (Roberta Rampton Henri-Pierre André pour le service français)