Un peu en dedans depuis le début de l'année, Wall Street a repris le leadership boursier depuis le mois de juin, au point de signer un triple record vendredi soir à la clôture, puisque le Dow Jones, le S&P500 et le Nasdaq ont terminé au zénith. En Europe, le rebond a été marqué en fin de semaine, après un trou d'air jeudi. Pour les amateurs de statistiques inutiles-mais-quand-même, c'est la première fois depuis la fin du mois de janvier que le CAC40 enchaîne deux bilans hebdomadaires consécutifs dans le rouge. A 6529 points, l'indice parisien reste toutefois au contact de ses meilleurs niveaux récents, touchés mi-juin en séance à 6687 points.

La semaine sera donc chargée à la fois du côté des entreprises et de la macroéconomie. La seconde moitié du mois de juillet est traditionnellement intense puisque les sociétés publient leurs résultats semestriels dans une fenêtre de tir très concentrée, avant que les directions financières ne filent profiter de la trêve aoûtienne. Ce sont les banques américaines qui essuient traditionnellement les plâtres, accompagnées de quelques autres groupes. Voici à quoi cela ressemble cette semaine, en se cantonnant aux capitalisations de plus de 50 Mds$ : JPMorgan Chase, PepsiCo et Goldman Sachs mardi, Bank of America, Wells Fargo et Citigroup mercredi, UnitedHealth et Morgan Stanley jeudi, Honeywell, Rio Tinto et Compagnie Financière Richemont vendredi.

Côté Economie avec un grand "E", le G20 des ministres des finances et des banques centrales, réuni à Venise, a avancé dans l'approbation du projet d'impôt minimum de 15% à l'échelle mondiale, entériné par 132 pays. Cette partie politique était presque la plus facile à mettre en place. Il faut maintenant que les signataires fassent entrer l'engagement dans leurs législations nationales, avec un parcours probablement long et compliqué dans certains pays, Etats-Unis en tête. La secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, en est parfaitement consciente. Elle a en parallèle appelé l'Europe à renoncer à ses projets visant spécifiquement les grandes entreprises américaines du numérique, estimant que la taxe mondiale répond à cette problématique. Dans un autre registre, il a beaucoup été question de variant delta lors de ce G20, puisque les dernières évolutions du coronavirus inquiètent les grands argentiers mondiaux.

Pour en terminer avec le G20, je souligne l'intervention du patron de BlackRock en marge de la réunion, qui appelle les Etats à se montrer plus ambitieux sur le financement de la transition écologique. Larry Fink mérite probablement une cocarde de pompier pyromane, puisque BlackRock reste un important financeur de sociétés peu vertueuses, ce qui ne l'empêche pas de formuler quelques préconisations de bon sens. Comme le fait qu'il ne suffit pas de contrôler uniquement les entreprises cotées ou que les grandes institutions internationales doivent favoriser la transition dans les pays émergents.

Du côté des banques centrales, c'est la BCE qui est au cœur de l'actualité ce matin. Dans un entretien accordé à Bloomberg, Christine Lagarde fait du teasing en révélant que la BCE va probablement modifier les orientations sur les prochaines étapes de sa politique monétaire lors de la réunion prévue le 22 juillet. La présidente de l'institution n'en a pas dit beaucoup plus, hormis que le programme de rachat d'urgence décidé pour contrer la pandémie pourrait "passer à un nouveau format" en mars 2022, soit la date la plus proche qui avait été programmée pour une modification. Mais comme la BCE a pris l'habitude de laisser courir ses outils de perfusion ces dernières années, l'annonce pourrait avoir son importance. Quand on sait que chaque déclaration est pesée et repesée, on sent bien que cette interview n'est pas anodine et vise à paver le terrain pour ne pas prendre les marchés par surprise dans dix jours. La semaine dernière, la BCE avait déjà, sans grande surprise cette fois, recalé son objectif d'inflation.

Dernier volet de notre revue de début de semaine, les statistiques. Deux sont cerclées de rouge dans les jours qui viennent : l'inflation américaine de juin, qui sera publiée mardi à 14h30, et le PIB chinois du second trimestre, attendu jeudi. L'accélération des prix à la consommation américains a probablement passé son pic, d'autant qu'une partie de la flambée était due, même si cela fait sourire, aux véhicules d'occasion. Or ce marché était moins en surchauffe en juin, ce qui devrait contribuer à atténuer la hausse du panier moyen. D'autres prix pourraient avoir pris le relais, notamment dans les loisirs. C'est ce que les économistes regarderont de près pour distribuer les points en faveur de ceux qui pensent que l'inflation est transitoire et ceux qui rétorquent qu'elle est durable. Quant au PIB chinois, les spécialistes redoutent une mauvaise surprise, après la décision inattendue de la banque centrale chinoise de réduire le taux de réserve minimum des établissements financiers. La PBOC laisse ainsi penser que l'économie a besoin de davantage de financement. Le consensus est positionné à 8% de hausse annuelle pour le PIB chinois. Pour finir, il pourrait aussi être question du plan d'infrastructures aux Etats-Unis. Les démocrates aimeraient le faire passer avant la fin de la législature en juillet, sans quoi son vote risque d'être décalé à l'automne. Mais les républicains veillent au grain pour ralentir le processus.

Le CAC40 perdait 0,2% peu après l'ouverture, à 6519 points.

Les temps forts économiques du jour

Il n'y aura pas d'indicateurs majeurs aujourd'hui. Cette nuit, le Japon a annoncé des commandes de machines-outils en vive progression en juin, au-delà des projections. Les prix à la production nippon ont, eux aussi, dépassé les attentes.

L'euro a retrouvé quelques couleurs face au dollar, à 1,1867 USD. L'or s'échange 1803 USD l'once. Sur le marché pétrolier, le baril de Brent vaut 75,40 USD et le baril WTI 74,43 USD, en légère baisse tous les deux. La dette américaine affiche un rendement de 1,35% sur 10 ans et de 0,21% sur deux ans. Le Bitcoin évolue autour de 34 500 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Amundi : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 85 à 88 EUR.
  • AO World : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 400 GBp.
  • Givaudan : Morgan Stanley revalorise de 3700 à 3800 CHF.
  • Hays : RBC passe de performance sectorielle à surperformance en visant 195 GBp.
  • JCDecaux : J.P. Morgan passe de neutre à surperformance en visant 29 EUR.
  • Kion : DZ Bank reste à l'achat avec un objectif relevé de 96 à 114 EUR.
  • Medigene : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 8 EUR.
  • NatWest : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 230 à 240 GBp.
  • PageGroup : RBC passe de performance de marché à surperformance en visant 700 GBp.
  • Randstad : RBC passe de surperformance à performance de marché en visant 68 EUR.
  • Sensirion : Stifel relève son objectif de 73 à 100 CHF.
  • Tryg : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 175 à 178 DKK.
  • Victrex : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 2500 à 2600 GBp.

En France

Annonces importantes

  • Atos lance un sévère avertissement sur ses objectifs.
  • L'Automobile (Renault, Stellantis…) et le transport aérien (Air France-KLM…) s'alarment des projets de l'UE en matière d'émissions de CO2.
  • AXA, Allianz, Aviva, Assicurazioni Generali, Munich Re, SCOR, Swiss Re et Zurich Insurance créent un groupe d'assureurs visant la neutralité carbone en 2050.
  • Veolia remporte une nouvelle concession à Miyagi au Japon.
  • Borsa Italiana sera au coeur d'Euronext et de la collecte de l'UE, assure Stéphane Boujnah à Il Sole 24 Ore.
  • Electricité de France a discuté avec Londres sur le recrutement post-Brexit de travailleurs sur le chantier d'Hinkley Point C, faute de main-d'œuvre suffisante, selon le Telegraph.
  • Eurofins et Rite Aid lancent un test PCR de dépistage du Covid-19 à domicile, en vente libre, autorisé par la FDA, aux États-Unis.
  • Le directeur général de McPhy, Laurent Carme, a été écarté par le conseil d'administration, sans qu'une justification ait été donnée. Le président Luc Poyer va cumuler les deux fonctions le temps de lui trouver un remplaçant.
  • Keyrus affecté par la récente cyberattaque mondiale.
  • Rubis lance une seconde tranche de rachat d'actions.
  • Sercel (CGG) réalisé une première vente de son GPR300.
  • L'ANSM valide le nouveau plan de gestion des risques d'AB Science, qui va pouvoir monter les dossiers pour reprendre ses essais cliniques
  • Poxel précise sa stratégie et se concentre sur les maladies métaboliques rares, en poursuivant d'autres programmes mais en reportant l'étude de phase IIb dans la NASH avec PXL770.
  • Vergnet tire une nouvelle tranche d'OCA.
  • OSE Immuno reçoit une première tranche de 10 M€ de son prêt BEI.
  • Conversion d'instruments dilutifs chez Vergnet, Acheter-Louer.fr et Navya.
  • Enogia réussit son IPO sur Euronext Growth.

Dans le monde

Annonces importantes

  • Richard Branson a réussi son voyage spatial à bord d'une fusée Virgin Galactic.
  • Le PDG de Volkswagen, Herbert Diess, reconduit jusqu'en 2025.
  • La Chine va ordonner à Tencent Music de renoncer à l'exclusivité des labels musicaux, selon Reuters.
  • Les magasins en ligne Amazon ont retrouvé un service normal après une panne mondiale.
  • La responsable de la conformité de la banque universelle du Crédit Suisse démissionne.
  • Mitsubishi Motors a payé 25 M€ d'amende en Allemagne dans le cadre du "dieselgate".
  • Elon Musk doit justifier devant la justice le rachat de SolarCity par Tesla.
  • Barry Callebaut inaugure sa troisième usine en Russie.
  • Principales publications de résultats. Kinnevik, Galp Energia, Dechra Pharma, SESA, Kaufman & Broad

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