À Paris, le CAC 40 perd 0,16% à 5.244,11 points à 09h00 GMT tandis qu'à Londres, le FTSE 100 recule de 0,33%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,12%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,11% et le Stoxx 600 de 0,13%.

A Francfort, le Dax, quasiment inchangé, limite ses pertes grâce au soutien de E.ON (+2,19%), qui bénéficie d'un relèvement de recommandation.

Si la Bourse de Tokyo est restée fermée pour cause de jour férié, l'indice MSCI des marchés d'Asie-Pacifique hors Japon affiche un repli de 0,19% en dépit de la clôture positive de Wall Street mardi (+0,47% pour le Dow Jones, +0,27% pour le Nasdaq), soutenue par une nette remontée des cours du pétrole.

Si les deux dernières séances ont été animées par la chute de Facebook (-9,1% depuis lundi) liée au scandale du détournement massif présumé de données par la société Cambridge Analytica, le thème de la divergence des politiques monétaires devrait logiquement dominer la journée.

Les investisseurs attendent à la fois la décision de la Fed sur les taux, ses nouvelles prévisions de croissance et d'inflation et les commentaires que pourrait faire son président, Jerome Powell, pour tenter d'en savoir plus sur la trajectoire future de resserrement de la politique monétaire.

De ce point de vue, les "dots", c'est-à-dire les prévisions de taux de chacun des membres du comité de politique monétaire seront décortiqués avec attention. "C'est là que réside le vrai suspense", estime Stéphane Déo, directeur de la gestion de LBPAM. "Dudley, Brainard et Quarles entre autres ont montré des velléités de changer leur 'dot' et une révision à la hausse est donc possible."

Cette perspective continue de nourrir la tendance au creusement de l'écart entre les rendements obligataires américains et allemands: sur le deux ans, il reste proche de son plus haut niveau depuis 1997, à près de 293 points de base.

Sur le marché des changes, le dollar, qui avait fortement monté mardi, abandonne une partie de ses gains: l'"indice dollar" se replie de 0,23% après un bond de 0,675% la veille.

L'euro remonte ainsi à près de 1,2290 dollar alors qu'il était tombé mardi à 1,2237, son plus bas niveau depuis trois semaines.

RECORD POUR UBISOFT, HERMÈS APPLAUDI, KINGFISHER SANCTIONNÉ

La livre sterling, elle, recule face au dollar et à l'euro, les cambistes attendant pour 09h30 GMT les chiffres mensuels de l'emploi et des salaires au Royaume-Uni.

Autre sujet sensible qui incite les marchés à la prudence: le commerce international, sur lequel la réunion des ministres des Finances du G20 n'a permis aucune avancée au-delà d'un appel au dialogue, alors que Donald Trump pourrait annoncer vendredi des droits de douane supplémentaires sur des dizaines de milliards de dollars de produits chinois.

Côté actions, la plus forte hausse sectorielle va aux services aux collectivités ("utilities"), dont l'indice Stoxx progresse de 0,52%. Le compartiment technologique avance quant à lui de 0,26%, confirmant le rebond entamé mardi après le repli de 2,5% de lundi.

A Paris, Ubisoft gagne 4,99% et a inscrit un nouveau record à 72,60 euros après la sortie de Vivendi de son capital, qui constitue une victoire sans appel pour l'éditeur de jeux vidéo face aux visées de Vincent Bolloré. Vivendi, qui empoche néanmoins une plus-value de 1,2 milliard d'euros, s'adjuge 1,22%.

Egalement en vue, Hermès prend 2,91% après des résultats sans précédent et l'annonce du versement d'un dividende exceptionnel.

A la baisse, le groupe britannique de magasins de bricolage Kingfisher chute de 8,11% après ses résultats annuels et ses prévisions pour l'exercice en cours, qui ont déçu les attentes.

Le marché pétrolier reste orienté à la hausse, le Brent se traitant à plus de 67,50 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à plus de 63,70 dollars.

La visite du prince héritier saoudien Mohamed ben Salman à Washington alimente les spéculations sur la possibilité de nouvelles sanctions américaines contre l'Iran une semaine après la nomination au poste de secrétaire d'Etat de Mike Pompeo, adversaire farouche de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire de Téhéran. Parallèlement, les statistiques hebdomadaires de l'American Petroleum Institute (API) ont montré une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis.

(Edité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand