(Actualisé avec nouveau bilan)

BAMAKO, 23 mars (Reuters) - Des individus armés ont massacré au moins 134 Peuls samedi dans le centre du Mali, a fait savoir Moulaye Guindo, maire de Bankass.

Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière dans l'histoire récente de la région.

Des hommes vêtus en chasseurs Donzo ont attaqué les localités d'Ogassagou et de Welingara, non loin de Bankass, dans la nuit de vendredi à samedi, aux alentours de quatre heures du matin (04h00 GMT), a expliqué Moulaye Guindo.

"Nous en sommes pour le moment à 134 corps récupérés par les gendarmes", a-t-il déclaré à Reuters, joint par téléphone à Ogassagou. Des morts sont également à déplorer à Welingara, a-t-il ajouté, sans avancer de bilan.

Ces attaques sont survenues alors qu'une mission du Conseil de sécurité des Nations unies était en visite au Mali pour tenter de trouver des solutions aux violences qui ont fait des centaines de victimes civiles l'an dernier.

Des émissaires du Conseil ont été reçus vendredi soir par le chef de l'Etat, Ibrahim Boubacar Keita, et par d'autres responsables gouvernementaux.

Un habitant d'Ogossagou a déclaré sous le couvert de l'anonymat que l'attaque survenue aux premières heures de samedi semblait avoir été menée en représailles à une embuscade tendue par un groupe islamiste affilié à Al Qaïda, au cours de laquelle 23 soldats ont été tués. Le groupe avait indiqué avoir mené son attaque pour venger les Peuls victimes, selon lui, de violences de la part de l'armée malienne et de groupes paramilitaires.

Le 17 mars, des djihadistes présumés avaient attaqué et brièvement occupé une base de l'armée malienne située dans la localité de Dioura, dans la région de Mopti, au centre du pays. (Tiemoko Diallo; Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français)