En l'occurrence, AlphaValue se décerne un satisfecit puisque le décollage de Renault, vendredi dernier, a coïncidé avec un commentaire maison qui mettait l'accent sur la capitalisation du français par rapport à celle de Nissan Motor, dont il détient 44%. La démonstration marche encore ce matin. Après l'effondrement d'hier et le rebond du début de séance ce jour, Renault capitalise 6 Mds$ (5,32 Mds€ convertis en dollars). Et 44% de Nissan valent l'équivalent de 6,22 Mds$. Donc ? La valeur de la participation de Renault dans Nissan pèse plus lourd que la totalité du groupe Renault.

Evidemment, il faut considérer cette incongruité dans un contexte plus général. Si l'Alliance Renault Nissan part en brioche, ou si les performances du groupe élargi s'effondrent, la valeur de chacune des composantes va continuer à s'effriter. Il faut aussi nuancer par rapport au passif des entités. Mais l'exercice montre que le marché n'accorde actuellement aucune valeur au constructeur français. En cas d'embellie, il y aura du levier sur le dossier.

D'autres titres concernés en France

Cette distorsion a donné des idées à AlphaValue, qui est allé explorer son fichier de sociétés à la recherche de dossiers qui présenteraient des décalages intéressants. Il en ressort un tableau de deux douzaines d'entreprises européennes, classées par le poids du plus gros actif de la société concernée en pourcentage de l'actif brut, dette incluse (les données datent de la fin de semaine dernière). Quelques dossiers français figurent dans la liste et, pour paraphraser les diaporamas idiots qui pullulent sur internet, le troisième va sûrement vous surprendre :

  • Bolloré, par rapport à sa part dans Vivendi, qui représente 48% de son actif brut mais dont la valeur d'actifs représente 95% de la capitalisation de Bolloré.
  • Wendel, par rapport à Bureau Veritas, qui représente 40% de son actif brut mais 68% de sa capitalisation.
  • Groupe Seb, par rapport à Supor, qui représente 34% de son actif brut mais 75% de sa capitalisation.

AlphaValue cite aussi deux autres dossiers hexagonaux, Viel par rapport à la Compagnie Financière Tradition (avec un système de participations croisées) et Sartorius Stedim Biotech, dans le rôle inverse de l'actif au poids élevé vis-à-vis de Sartorius AG.