Paris (awp/afp) - La holding du distributeur Auchan ELO a dégagé un modeste bénéfice net de 42 millions d'euros en 2022, huit fois inférieur à 2021, et vu sa rentabilité grevée par l'inflation et la vente de carburants.

Ce bénéfice intègre des éléments exceptionnels, dont le produit de la cession d'activités, principalement celle d'Auchan Retail à Taïwan au second semestre 2022 pour 117 millions d'euros, précise un communiqué publié mercredi.

En 2021, année encore marquée par la crise sanitaire, la holding du distributeur - ex-Auchan Holding, propriété de l'Association familiale Mulliez (AFM) - avait dégagé 358 millions d'euros de bénéfice net, contre 678 millions d'euros en 2020, où la cession des activités en Chine au géant Alibaba, avait permis au groupe de revenir dans le vert.

De son côté le produit des activités ordinaires, équivalent du chiffre d'affaires du groupe, a progressé de 7,7% à 33,48 milliards d'euros.

Quant au résultat brut d'exploitation (Ebitda), il recule de 3,3% à 1,67 milliard d'euros au niveau du groupe, et même de 8,2% pour Auchan Retail, soit les activités de commerce alimentaire d'Auchan (hypermarché, supermarché, proximité, drive, vente en ligne), à 1,33 milliard d'euros. Cette baisse découle de l'augmentation des ventes de carburant à "faible marge", car le groupe n'a pas répercuté toute la hausse des prix sur le consommateur.

Le résultat d'exploitation fond à 366 millions d'euros, contre un gain de 943 millions d'euros en 2021 -ce dernier était notamment dû à l'époque, aux plus-values tirées de cessions d'entrepôts chez Auchan Retail.

Cette baisse s'explique par les "impacts comptables de la guerre en Ukraine" (156 millions d'euros), des "immobilisations corporelles en Ukraine et Russie" (123 millions d'euros) ou encore des dépréciations sur l'activité en France (126 millions d'euros), précise le groupe.

"2022 a été marquée par la guerre entre l'Ukraine et la Russie, deux pays dans lesquels nous avons fait le choix de rester pour venir en aide aux populations civiles", affirme Yves Claude, PDG d'Auchan Retail, cité par le communiqué.

Le 17 février, Kiev a accusé Auchan d'être "une arme à part entière de l'agression russe", après la publication d'une enquête du quotidien Le Monde selon laquelle le groupe aurait contribué à l'effort de guerre de Moscou, ce que le distributeur a "catégoriquement démenti".

En 2023, ELO "veillera à garder une solidité financière forte", dans un "contexte qui restera instable (inflation alimentaire, prix de l'énergie, situation géopolitique)", affirme en guise de perspectives le groupe, dont la dette nette grimpe de 398 millions d'euros en un an, à 2,6 milliards d'euros.

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