Jean-Marc Ayrault a estimé mercredi qu'une sortie de la Grèce de la zone euro serait "une catastrophe" et que l'Europe devait en faire plus pour soutenir la croissance et mettre un terme sa crise de la dette, au lieu de se concentrer uniquement sur l'austérité.

Lors de leur rencontre à Berlin, le président de la République, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont évoqué la possibilité d'investissements supplémentaires pour soutenir l'économie grecque, a déclaré le nouveau Premier ministre français sur RTL.

"La grande majorité du peuple grec - les enquêtes d'opinions, en tout cas, le montrent - souhaite rester dans l'euro, souhaite rester non seulement dans l'Europe, dans l'euro", a-t-il souligné.

François Hollande et Angela Merkel doivent participer mercredi à un sommet informel des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne à Bruxelles. La question de la position de la Grèce dans la zone euro sera l'un des principaux points à l'ordre du jour de cette rencontre, avant la tenue de nouvelles élections législatives dans le pays le 17 juin. Les dirigeants européens doivent également débattre mercredi des moyens de stimuler la croissance en Europe, une question sur laquelle l'Allemagne et la France ne sont pas d'accord, Berlin donnant la priorité à la discipline budgétaire, tandis que le nouveau président français prône l'adoption de mesures pour soutenir l'économie.

Le sommet informel de mercredi "a comme objet central de créer les conditions de la relance de la croissance en Europe, c'est-à-dire sortir de cette logique uniquement financière et d'austérité et qui conduit dans le mur", a expliqué Jean-Marc Ayrault à l'antenne de RTL.

Le nouveau Premier ministre a également estimé que la France avait besoin de croissance, en partie grâce à des mesures européennes, pour atteindre ses objectifs de déficit.

Lorsqu'il lui a été demandé si la France atteindrait son objectif de ramener le déficit public à 3% du produit intérieur brut l'année prochaine, Jean-Marc Ayrault a répondu: "C'est ce que nous souhaitons".

"L'objectif principal c'est aussi d'arriver à l'équilibre des comptes à la fin de la législature, à la fin du quinquennat. Donc, tout ça doit être fait; mais en même temps, c'était clair depuis le début, [...] on n'y arrivera pas sans croissance", a expliqué le Premier ministre.

Lors de cet entretien, le Premier ministre a également indiqué qu'une période de consultation sur l'âge du départ à la retraite en France avec les syndicats et les organisations patronales commencerait le 29 mai. Pendant sa campagne électorale, François Hollande a déclaré qu'il reviendrait en partie sur la réforme des retraites du précédent gouvernement, afin de permettre à ceux ayant commencé à travailler à 18 ans de pouvoir prendre leur retraite à 60 ans à taux plein, au lieu de 62 ans.

Jean-Marc Ayrault a déclaré souhaiter que cette réforme soit adoptée par décret dans un délai d'environ trois semaines.

-William Horobin, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 37; william.horobin@dowjones.com

(Version française Maylis Jouaret)