par Rhys Jones et Tracy Rucinski

L'opération, qui donnera naissance à une entité pesant presque six milliards d'euros en Bourse, permet enfin à British Airways de mettre la main sur un concurrent plus petit et de marcher ainsi sur les pas de Lufthansa et Air France.

Les actionnaires de British Airways détiendront 55% de la nouvelle entreprise, dont le siège sera à Londres, et ceux d'Iberia 45%. Une fois la fusion finalisée, les participations croisées des deux sociétés seront annulées et le partage définitif sera de 56% pour BA et de 44% pour Iberia.

Les négociations officielles entre les deux compagnies avaient commencé en juillet 2008 après une tentative avortée de reprise d'Iberia par le fonds de capital-investissement Texas Pacific en 2007.

Une des principales difficultés liées à la fusion a été la question du déficit du fonds de pension de BA, qui est actuellement en conflit avec les syndicats. Iberia conserve le droit de se retirer si l'accord définitif entre BA et les administrateurs de ce fonds n'était pas satisfaisant à ses yeux.

La fusion entre les deux groupes créera une compagnie aérienne réalisant un chiffre d'affaires d'environ 13,5 milliards de livres (15 milliards d'euros) par an et possédant une flotte de plus de 400 appareils desservant 205 destinations.

Ce rapprochement devrait permettre des réductions de coûts et générer des synergies annuelles pour un montant estimé à environ 400 millions d'euros d'ici la cinquième année après la fusion, qui devrait être finalisée avant fin 2010 après l'obtention du feu vert de la Commission européenne et l'approbation des actionnaires

"Les termes et les conditions de l'accord de fusion sont conformes au protocole d'accord signé par les deux compagnies en novembre", précisent-elles dans un communiqué commun.

Le directeur général de la nouvelle société baptisée International Airlines Group sera Willie Walsh de BA et son président sera Antonio Vazquez, l'actuel patron d'Iberia.

D'AUTRES CONSOLIDATIONS À PRÉVOIR?

Antonio Vazquez a déclaré que la nouvelle entité serait "mieux préparée pour concurrencer les autres grandes compagnies aériennes et pour participer à de futurs mouvements de consolidation dans le secteur".

L'accord ouvre en effet des perspectives de consolidations ultérieures pour British Airways (BA) et permettra, grâce à l'alliance outre-Atlantique avec American Airlines, de profiter pleinement de l'accord de 'ciel ouvert' conclu entre les Etats-Unis et l'UE.

"La fusion avec American Airlines est aujourd'hui la prochaine étape pour BA et Iberia, (...) mais elles sont probablement aussi en quête d'une compagnie européenne ou asiatique", estime Stephen Furlong, analyste chez David Stockbrokers.

"Il y a trop de compagnies aériennes dans le monde et être plus gros sera un avantage pour l'avenir. BA espère que ceci n'est que la début d'un mouvement de fusions plus large", poursuit-il.

Aux Etats-Unis, United Airlines et US Airways ont par ailleurs engagé des discussions en vue d'une fusion qui pourrait créer la deuxième compagnie aérienne des Etats-Unis, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier.

Vers 10h20 GMT, l'action British Airways avançait de 0,17% à 238,6 tandis que le titre Iberia cédait 0,91% à 2,603 euros alors que l'indice sectoriel regroupant les valeurs du tourisme et du transport aérien cédait 0,89%.

Vincent Chauvet pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten