Ce deuxième volet des résultats des stress tests annuels auxquels sont soumis les 18 principales banques américaines montre que la Fed reste vigilante sur l'utilisation des réserves des différentes institutions, près de cinq ans après le pic de la crise financière.

La banque centrale a cherché à déterminer l'impact des projets de distribution de dividendes et de rachats d'actions sur le ratio de fonds propres des différentes banques dans l'hypothèse de conditions économiques extrêmes au cours des deux prochaines années.

Les plans des 14 autres banques ont été avalisés par la Fed, encore qu'American Express ait dû ajuster le sien pour tenir compte des remarques du régulateur qui jugeait que son plan initial aurait trop entamé ses fonds propres.

Goldman Sachs et JPMorgan ont quant à eux reçu un feu vert conditionnel.

La Fed n'a pas communiqué dans le détail les plans de redistribution des banques mais elles ont commencé à le faire à titre individuel dans la journée.

Bank of America a ainsi fait savoir que ses plans pour 2013 incluaient un programme de rachat d'actions d'un montant pouvant aller jusqu'à cinq milliards de dollars, tandis que JP Morgan évoque six milliards de dollars de rachats d'actions et une majoration de son dividende à 38 cents au titre du deuxième trimestre, après 30 cents au premier.

CITIGROUP MONTE EN APRÈS-BOURSE

La semaine dernière, la Fed avait publié un premier volet de résultats des stress tests qui ne tenait pas compte des projets de distribution des banques à l'intention de leurs actionnaires.

Ally Financial était alors le seul des 18 établissements à ne pas avoir atteint le niveau requis de 5% de fonds propres dans un scénario du pire qui prenait pour hypothèse un taux de chômage de 12,1% aux Etats-Unis et une chute de 50% de la Bourse.

L'Etat fédéral est l'actionnaire principal d'Ally, l'ancienne filiale de crédit de General Motors, depuis le sauvetage du groupe par les pouvoirs publics pendant la crise financière.

La Fed a expliqué jeudi avoir rejeté le plan d'utilisation du capital d'Ally "tant pour des motifs quantitatifs que qualitatifs".

BB&T, qui avait passé avec brio le test de jeudi dernier avec un ratio de fonds propres de 9,4%, l'un des meilleurs scores des 18 banques, a quant à elle vu son plan rejeté "après une analyse qualitative" - dont la Fed n'a pas dit davantage.

Le régulateur a avalisé les plans de Goldman Sachs et JPMorgan mais a fait état de "faiblesses" non précisées qui justifient de nouveaux contrôles. Les deux banques devront de nouveau rendre compte à la Fed avant la fin du troisième trimestre.

En après-Bourse, BB&T cédait 2,3%, JP Morgan 2% et Goldman Sachs 1,9% en réaction aux résultats des stress tests.

US Bancorp et Citigroup, dont les plans ont été autorisés en l'état, gagnaient au contraire 2,4% et 1,1% respectivement.

US Bancorp prévoit un nouveau programme de rachat d'actions d'un montant de 2,25 milliards de dollars tandis que Citigroup envisage de racheter des actions à hauteur de 1,2 milliard de dollars d'ici le premier trimestre 2014.

Emily Stephenson, Véronique Tison pour le service français