À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,22% à 5.655,46 points. Le Footsie britannique a pris 0,36% et le Dax allemand 0,47%.

L'indice EuroStoxx 50 s'est adjugé 0,32%, le FTSEurofirst 300 0,32% et le Stoxx 600 0,34%.

Sur l'ensemble de la semaine, le CAC prend 0,92% et le Stoxx 600, 1,27%.

La BCE s'est engagée jeudi à procéder à nouveau à des rachats d'actifs "aussi longtemps que nécessaire" et a enfoncé son taux de dépôt un peu plus bas dans le négatif dans le but de redonner de la vigueur à une économie de la zone euro en difficulté.

Ces mesures préparent le terrain à une probable détente monétaire par la Réserve fédérale américaine et la Banque du Japon la semaine prochaine, avec toujours pour but d'étayer une économie mondiale dont la croissance patine.

Sur le front commercial, le président américain Donald Trump a fait savoir jeudi qu'il n'excluait pas de conclure un accord intérimaire avec la Chine, tout en soulignant sa préférence pour la conclusion d'un accord plus large répondant aux préoccupations de Washington.

Par ailleurs, l'agence Chine nouvelle rapporte que Pékin va exempter certains produits agricoles importés des Etats-Unis, notamment le porc et le soja, des surtaxes douanières qu'elle s'apprête à appliquer en représailles aux barrières américaines.

"L'apaisement des tensions commerciales, conjugué à des politiques monétaires accommodantes des banques centrales, est aujourd'hui le principal moteur de la hausse sur le marché et contribue à faire grimper les cours boursiers de manière significative", dit Pierre Veyret, analyste technique d'ActivTrades, qui attend également des mesures de la Fed la semaine prochaine, "ce qui devrait prolonger la reprise actuelle des actions".

VALEURS

Les secteurs qui ont souffert ces derniers temps remontent la pente avec en tête l'indice sectoriel des ressources de base (+2,78%), suivi de l'indice européen des bancaires (+2,75%).

A Paris, Société générale (+1,68%), BNP Paribas (+2,5%) et Crédit agricole (+2,53%) figurent parmi les plus fortes hausses du CAC avec Renault, qui s'adjuge 2,95%, et ArcelorMittal (+3,66%), qui finit en tête des hausses du CAC 40.

L'engouement suscité par les bancaires permet à deux établissements espagnols - Caixabank (+7,1%) et Banco de Sabadell (+7,5%) - d'être en tête des hausses du Stoxx 600 en dépit, pour la première, d'un abaissement de recommandation de JPMorgan qui est passé de "surpondérer" à "neutre".

L'intermédiaire évoque un avis de la Cour de justice de l'Union européenne susceptible de provoquer des poursuites contre le secteur bancaire espagnol.

A l'inverse, Atlantia subit la plus forte baisse du Stoxx 600 (-7,87%).

La police fiscale italienne a mené vendredi des perquisitions et procédé à des interpellations dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de falsification de rapports sur les contrôles de sécurité de viaducs autoroutiers après l'effondrement du pont Morandi à Gênes l'an dernier.

Le viaduc était géré par Autostrade per l'Italia, une filiale d'Atlantia.

A WALL STREET

Wall Street semble s'orienter un peu plus franchement à la hausse, avec un indice Nasdaq qui est revenu dans le vert, pas de beaucoup, s'appuyant notamment sur les nouvelles apaisantes sur le front commercial.

Mais les reculs de grosses high techs telles qu'Apple (-1,97%) et Broadcom (-3,6%) restreignent le potentiel haussier.

Broadcom a publié un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes de Wall Street et a dit que la demande de puces avait atteint un point bas mais qu'elle devrait stagner pendant un certain temps à ses niveaux actuels.

LES INDICATEURS DU JOUR

Europe:

L'excédent du commerce de biens de l'Union européenne avec les États-Unis et son déficit avec la Chine ont augmenté sur les sept premiers mois de 2019, une évolution qui pourrait aggraver les tensions mondiales.

Etats-Unis:

Les ventes au détail ont augmenté nettement plus qu'attendu aux Etats-Unis en août, signalant de solides dépenses de consommation qui devraient continuer à soutenir une croissance économique à un rythme modéré.

Les prix à l'importation ont baissé en août aux Etats-Unis, dans le sillage de ceux des produits alimentaires et pétroliers, laissant penser que l'inflation importée ne devrait guère se signaler pendant encore un moment.

La confiance des consommateurs s'est améliorée un peu plus que prévu en septembre, montrent vendredi les résultats préliminaires de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan.

Les stocks des entreprises américaines ont augmenté de 0,4% en juillet, soutenus par ceux du commerce de détail, d'après les données publiées vendredi par le département du Commerce.

CHANGES

L'euro progresse contre le dollar, de 0,14% à 1,1077, après un plus haut depuis le 27 août en séance à 1,11095, porté par la hausse des rendements obligataires allemands dans la mesure où les investisseurs semblent penser qu'après son coup de pouce de jeudi, la BCE en aura fini de soutenir l'économie de la zone euro.

L'euro était brièvement retombé sous 1,10 dollar la veille après les annonces de la BCE.

Le dollar fléchit également contre la livre, qui gagne près de 1% à 1,2453, les cambistes redoutant moins un Brexit dur après que le Parti unioniste démocratique (DUP) nord-irlandais a dit qu'il accepterait les règles européennes pour l'Irlande du Nord, à la seule condition que le Parlement nord-irlandais ait le pouvoir de choisir lesquelles conserver.

TAUX

Les rendements de la zone euro confirment leur remontée avec notamment un rendement du Bund à 10 ans qui affiche plus de neuf points de base de gain, à -0,4470%.

Il est bien parti pour réaliser sa plus forte hausse hebdomadaire depuis juin 2017, avec un gain qui serait de l'ordre de 18 points de base.

Le 30 rendement à 30 ans semble vouloir confirmer son retour en territoire positif, à 0,095%, soit une hausse de 1,11 point de base.

Les rendements des Treasuries affichent pareillement une hausse appréciable avec des pics de plusieurs semaines, réagissant en particulier à la statistique des ventes au détail.

Le 10 ans prend 7,7 pdb à 1,8677%, tandis que le 30 ans avance de 7,9 pdb à 2,3433% et que le deux ans progresse de 4,8 pdb à 1,7753%.

PÉTROLE

Le marché est en repli, l'espoir d'un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis étant plus que contrebalancé par les craintes persistantes d'un ralentissement économique mondial qui grèverait la demande pétrolière.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a repassé sous le seuil des 55 dollars le baril et perd 0,4%, tandis que le Brent voit sa remontée 60,50 dollars entravée et cède 0,12%.

Le Brent comme le WTI se dirigent vers une baisse sur l'ensemble de la semaine après quatre hausses hebdomadaires consécutives pour le premier et deux pour le second.

(Édité par Marc Joanny)

par Wilfrid Exbrayat