Du retard, seulement ? C'est LE sujet du jour dans le microcosme des sociétés françaises de biotechnologie. Genfit a révélé hier soir avoir décalé la levée d'aveugle des données de sa phase III RESOLVE-IT avec Elafibranor dans la NASH pour "incorporer les derniers commentaires de la FDA attendus à la fin du mois de mars". Une décision prise pour "appréhender au mieux l’état actuel de la réflexion au sein de l’écosystème NASH". A ce stade, difficile d'en savoir plus d'autant que Genfit ne s'est pas risqué au traditionnel "commentaire de dirigeant entre guillemets" propre à tout bon communiqué de biotech. Mais conscient que la nouvelle susciterait une grande inquiétude, le management a tenu à écarter les trois scénarios cataclysmiques habituels : le produit ne marche pas, le produit n'est pas bien toléré, un événement extra-médical vient bouleverser le programme. Précisément, Genfit le libelle ainsi :

Genfit explications
Extrait du communiqué de Genfit

Le laboratoire précise que la visite finale du dernier patient de la cohorte destinée à obtenir l'approbation accélérée de mise sur le marché a été réalisée conformément au calendrier et que la base de données de l'essai serra verrouillée comme prévu avant la fin du mois de février. Mais l'essai restera en double aveugle jusqu'à nouvel ordre.

Etude positive pour le Masitinib. AB Science a atteint le critère principal de l'étude de phase II/II testant Masitinib dans les formes progressives de la sclérose en plaques, en administration par voie orale à la dose de 4,5 mg/kg/jour. A la dose 6 mg/kg/jour, aucune amélioration significative n'a été observée par rapport au placebo. Un nouveau brevet a été déposé sur la base des résultats obtenus et la société va contacter les autorités de santé pour discuter des suites à donner. Des données détaillées seront présentées lors d'un prochain congrès.

Erytech en partenariat en Allemagne. Le laboratoire a signé un accord avec l'Institut du sang de la Croix-Rouge allemande de Baden-Württemberg-Hessen en vue d’utiliser les globules rouges provenant de dons de sang collectés par l’établissement, pour la production de ses candidats-médicaments, notamment Eryaspase. Cet accord renforce celui signé avec l'Etablissement Français du Sang, qui restera la principale source d’approvisionnement pour les candidats-médicaments d’Erytech fabriqués à Lyon.

Première pour TG6002. Transgene a traité son premier patient par voie intra-artérielle hépatique avec TG6002 comme traitement locorégional des métastases hépatiques non opérables d’un cancer colorectal. C'est le docteur Samson de l'hôpital universitaire St James de Leeds, au Royaume-Uni, qui officiait. Ce virus oncolytique a été conçu pour détruire les cellules cancéreuses de façon directe. Il n'a été testé pour le moment qu'en préclinique. L'essai de phase I/IIa est mené avec TG6002 en combinaison avec du 5-FC et pourra porter sur 75 patients. Le candidat est testé au même stade par voie intraveineuse sur patients atteints de cancers digestifs avancés (résultats attendus au second trimestre 2020).