PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) parlent, les taux remontent d'un cran. Après la présidente de la banque centrale, Christine Lagarde, lundi, Philip Lane et Isabel Schnabel, deux autres membres de la BCE, ont exprimé jeudi leur préoccupation concernant la remontée des taux.

Ces déclarations sont toutefois restées sans effet sur le marché. Les taux longs, qui étaient en hausse jeudi matin avant les propos du chef économiste et de la membre du directoire de la BCE, ont brièvement baissé au moment des discours avant de repartir à la hausse.

Le rendement du taux français à dix ans est même repassé, pour la première fois depuis juin 2020, en territoire positif, à 0,02%, en hausse de 6 points de base (pb).

Les taux longs en zone euro poursuivent donc leur hausse. Le rendement du Bund allemand à dix ans est désormais à -0,25% après avoir pris 30 pb en un mois. Les rendements des dettes périphériques progressent également, à 0,76% pour le dix ans italien et 0,46% pour le dix ans espagnol. Les spreads avec le Bund continuent de s'élargir à désormais 101 pb pour l'Italie après être tombé à 90 pb avec la nomination de Mario Draghi à la tête du gouvernement italien.

La BCE surveille deux indicateurs clés

La BCE surveille attentivement l'évolution des taux à long terme, mais privilégie deux indicateurs clés pour évaluer le caractère favorable des conditions de financement, a déclaré Philip Lane jeudi dans un discours prononcé à l'invitation de l'autorité des marchés financiers portugaise.

"Les deux principales courbes de rendements dans la zone euro pour les conditions de financement dans l'ensemble des secteurs de l'économie sont la courbe des swaps indexés à un jour (OIS) - une mesure de la courbe sans risque dans la zone euro - et la courbe des rendements souverains pondérés des PIB", a-t-il précisé. "Nos mesures de politique monétaire peuvent contribuer à maintenir la courbe des rendements OIS et la courbe des rendements souverains pondérés des PIB à des niveaux favorables", a-t-il ajouté.

Précédemment, dans un entretien à l'agence de presse lettone LETA, Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, avait mis en garde contre l'impact d'une "hausse trop brutale des taux d'intérêt réels sur la reprise, due à l'amélioration des perspectives de croissance mondiale, [qui] pourrait compromettre la reprise économique" en zone euro. "La BCE surveille attentivement l'évolution des marchés financiers", a-t-elle précisé, en soulignant que l'institution cherchait à éviter tout resserrement injustifié des conditions de financement.

Le soutien monétaire reste "crucial"

En dépit de "signes encourageants" pour l'économie, "le soutien des politiques monétaire et budgétaire reste crucial et ne doit pas être retiré prématurément", a-t-elle estimé.

Isabel Schnabel a cité les vaccins contre le Covid-19 parmi les principaux signes d'encouragement pour l'économie. "L'ampleur du plan de relance envisagé par l'administration Biden [aux Etats-Unis] devrait avoir des retombées positives pour la zone euro", a-t-elle également indiqué, avant de conclure : "Nous voyons donc la lumière au bout du tunnel".

-Xavier Diaz, L'Agefi. ed: VLV

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February 25, 2021 08:15 ET (13:15 GMT)