PARIS (Agefi-Dow Jones)--Débuté courant 2016, le mouvement de remontée des taux longs n'a pas eu d'impact marqué sur la performance des marchés actions, y compris pour les valeurs moyennes. Depuis juillet 2016, alors que le rendement de l'OAT 10 ans a gagné 90 points de base, le CAC Mid &Small a en parallèle progressé de 21%, note le courtier Gilbert Dupont dans une récente étude consacrée à l'effet de la hausse des taux sur les midcaps.

Les analystes rappellent que la corrélation entre taux et actions n'est pas "si évidente", d'autant que "ces dernières années la hausse de taux a été interprétée comme un raffermissement de la croissance économique".

Pour autant, la poursuite attendue du mouvement ne sera pas sans effet sur ce compartiment du marché. "Une remontée des taux est sur le papier un élément négatif pour les fondamentaux de certaines entreprises car elle pourrait théoriquement : altérer l'activité commerciale des valeurs dont la clientèle est sensible aux taux ; renchérir le coût du crédit et donc des investissements ; abaisser la valorisation des actifs (immobilier corporel comptabilisé en juste valeur, goodwill ?) ; et affecter les valorisations des sociétés (hausse du coût moyen pondéré du capital retenu dans les modèles d'actualisation des cash-flows", indique Gilbert Dupont.

Pour en avoir le c?ur net, les analystes du courtier ont ainsi simulé une hausse de 100 points de base des taux en 2017 et mesuré l'impact sur leur échantillon de valeurs couvertes (149 sociétés). "Dans ce scénario mesuré", Gilbert Dupont n'anticipe pas à court terme "d'impact notable car les taux demeureraient à un niveau modéré et la plupart des sociétés se sont récemment refinancées pour bénéficier des taux attractifs tout en menant une politique de financement prudente".

A un horizon plus long, Gilbert Dupont a toutefois identifié "une quinzaine de sociétés qui pourraient être pénalisées si la hausse des taux s'avérait plus forte qu'escompté dans les années à venir compte tenu de leur modèle".

Plusieurs secteurs sont sensibles : les acteurs de l'immobilier au sens large (Mercialys, Nexity, Kaufman & Broad, MFC), les sociétés commercialisant des résidences gérées (Pierre & Vacances et les maisons de retraite) et des valeurs dont le modèle économique est particulièrement capitalistique (Cegedim, EuropaCorp, Bourbon, GLevents, Vilmorin?).

-Olivier Pinaud, L'Agefi ed: VLV

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