NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La Bourse de New York devrait ouvrir en hausse mardi alors que l'inflation de février aux Etats-Unis n'a guère accéléré, ce qui pourrait atténuer les craintes d'un resserrement plus fort que prévu de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Les investisseurs conservent également un oeil attentif sur le nouveau jeu de chaises musicales au sein de l'administration Trump après l'annonce par la Maison-Blanche du départ de Rex Tillerson de son poste de Secretaire d'Etat et son remplacement par l'actuel directeur de la CIA, Mike Pompeo. Vers 14h00, le contrat à terme sur l'indice Dow Jones Industrial Average (DJIA) gagnait 37 points, soit 0,2%, à 25.245 points. Celui sur l'indice élargi S&P 500 avançait de 5,75 points, soit 0,2%, à 2.789,8 points, et celui sur le Nasdaq 100 prenait 8 points, ou 0,1%, à 7.148 points.

Sur le marché pétrolier, le contrat à terme sur le brut léger doux américain (WTI) perdait 0,8%, à 60,3 dollars. Du côté des changes, l'euro gagnait 0,2% face au billet vert, à 1.235 dollar. Sur le marché obligataire, le rendement de l'obligation du Trésor à dix ans s'inscrivait en recul de 1 point de base, à 2,87%.

La Bourse de New York a clôturé en ordre dispersé lundi, son principal indice, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), ayant été lesté par le repli de plusieurs poids lourds de l'industrie, dont Boeing, alors que le Nasdaq a terminé sur un nouveau record. Le DJIA a cédé 0,6%, à 25.178,61 points, l'indice élargi S&P 500 s'est adjugé 0,1% à 2.783,02 points , et le Nasdaq Composite a gagné 0,4%, à 7.588,3 points.

Le marché d'actions américain bénéficie du retour de l'appétit des investisseurs pour les actifs risqués après la publication, vendredi, du rapport sur l'emploi de février, qui a fait état d'une décélération de la hausse des salaires, apaisant les craintes d'une progression plus forte que prévu de l'inflation avec pour corollaire un possible resserrement plus rapide qu'anticipé de la politique monétaire américaine.

"La toile de fond macroéconomique demeure intacte et les indices boursiers restent soutenus par la qualité des publications de résultats d'entreprises", analyse Michael Mullaney, responsable de la recherche sur les marchés mondiaux chez Boston Partners. "L'évolution de l'inflation et des taux demeure la question centrale pour le marché et représente de loin le principal facteur de risque pour 2018", ajoute-t-il, en soulignant par ailleurs la valorisation élevée du marché d'actions.

STATISTIQUES DU JOUR

-Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté modérément en février, à un rythme légèrement plus lent que le mois précédent et dans des proportions inférieures aux attentes des économistes. Les prix à la consommation ont augmenté de 0,2% en février par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, après une progression de 0,5% en janvier, a annoncé mardi le département américain du Travail. L'indice de base, qui exclut les prix de l'alimentation et de l'énergie, a également progressé de 0,2% en un mois, par rapport à 0,3% en janvier. Ces données sont conformes aux attentes des économistes interrogés par le Wall Street Journal, qui anticipaient une hausse de 0,2% pour l'indice global comme pour l'indice de base en février. Par rapport à février 2017, l'indice global s'inscrit en hausse de 2,2%, son rythme d'accroissement le plus élevé depuis novembre, tandis que l'indice de base croît de 1,8% en un an. Les économistes attendaient une hausse de 2,3% pour l'indice global et de 1,9% pour l'indice de base.

-La confiance des patrons de petites et moyennes entreprises aux Etats-Unis s'est améliorée en février, ces dirigeants étant plus disposés à investir et à augmenter les salaires, a indiqué mardi la National Federation of Independent Business (NFIB), l'association américaine du secteur. L'indice de confiance de la NFIB est ressorti à 107,6 points le mois dernier, contre 106,9 en janvier. Il s'agit du deuxième plus haut niveau jamais enregistré depuis la création de cette enquête en 1945. Le record historique, de 108, remonte à 1983. Les économistes interrogés par le Wall Street Journal s'attendaient à un indice à 107,1 en février. "Les patrons de PME affirment sans ambiguïté être optimistes, prêts à embaucher à et augmenter les salaires", indique Bill Dunkelberg, chef économiste de la NFIB. Le nombre de chefs d'entreprise à classer la fiscalité au premier rang des problèmes rencontrés dans leur activité n'a jamais été aussi bas depuis 2006, a déclaré la NFIB. Une part de 22% des patrons de PME indiquent envisager de relever la rémunération de leurs salariés et 66% ont indiqué avoir réalisé des investissements, ce qui représente le plus haut niveau depuis 2004 et une augmentation de 5 points par rapport à janvier. Le seul des dix sous-indices à avoir légèrement décru en février est celui mesurant les projets de recrutement des PME, mais il est néanmoins resté positif. Trois sous-indices sont restés inchangés et les autres se sont améliorés.

VALEURS A SUIVRE

-Qualcomm perd 4,5%, après que Donald Trump a bloqué lundi le projet de rachat pour 117 milliards de dollars du fabricant de semi-conducteurs par son rival Broadcom, estimant que l'opération nuirait à la sécurité nationale des Etats-Unis. Avant cette annonce, le Wall Street Journal avait indiqué qu'Intel pourrait intervenir dans la bataille entre Qualcomm et Broadcom, peut-être en déposant lui-même une offre sur Broadcom.

-General Electric perd 2,5% à 14,7 dollars, après une nouvelle baisse de recommandation de la banque J.P.Morgan, qui s'inquiète des prévisions de flux de trésorerie et de bénéfices du géant industriel et qui a ramené son objectif de cours sur le titre à 11 dollars, contre 14 dollars auparavant.

EVENEMENT A VENIR

-Aucun indicateur majeur n'est attendu après l'ouverture de la Bourse de New York. Aucun membre de la Réserve fédérale (Fed) ne devrait par ailleurs s'exprimer en raison de la période de silence imposée aux responsables de l'institution jusqu'à la prochaine réunion de son comité de politique monétaire, prévue les 20 et 21 mars.

-Barbara Kollmeyer, MarketWatch (Version française Jérôme Batteau) ed: VLV

Valeurs citées dans l'article : General Electric Company, Qualcomm, Intel Corporation