Vnedredi 24 Mai : Démission de Theresa May

La Première ministre britannique quittera ses fonctions le 7 juin, a-t-elle annoncé lors d'une allocuation prononcée sur le perron du 10 Downing street, exprimant "un profond regret de ne pas avoir pu mettre en oeuvre le Brexit".

Son successeur sera connu d'ici le 20 juillet.

Pour la CE, la démission de Theresa May ne change rien à la position des 27.


Vendredi 24 Mai : Elections européennes, nouveau projet de loi et démission

Alors que le report du Brexit au 31 octobre contraint le Royaume-Uni à participer aux élections européennes afin d’élire des députés qui pourraient ne jamais siéger à Strasbourg, le nouveau parti populiste de Nigel Farage, chantre du Brexit en 2016, fait la course en tête, avec 35% des intentions de vote. Un chiffre à relativiser alors que les trois principales formations pro-européennes cumulent 44% (Libéraux Démocrates 19%, Labour 13%, Green Party 12%). Les Tories au pouvoir, tenus responsables du fiasco actuel, pointent seulement à la cinquième place dans les sondages (7%). Les résultats définitifs seront connus dimanche, lorsque tous les pays de l’UE auront voté.

Après trois rejets par Westminster de son accord de divorce, Theresa May a annoncé un nouveau projet de loi incluant le maintien dans une Union douanière temporaire avec l’UE et la possibilité d’un second référendum. Si la Première ministre espérait ainsi convaincre les députés europhiles de la soutenir, elle s’est principalement attiré les foudres des Brexiters de son propre camp.

Ainsi Andrea Leadsom quitte à son tour ses fonctions. La ministre chargée des relations avec le Parlement précise : « j’ai toujours soutenu qu’un second référendum serait dangereusement conflictuel et je ne peux pas soutenir ce gouvernement facilitant de plein gré une telle concession ». Que Theresa May tente de passer en force en proposant trois fois d’affilée le même texte à la Chambre des communes n’a jamais dérangé Mrs Leadsom, mais imaginer l’organisation d’un second referendum consécutive à une première campagne fallacieuse lui est visiblement insupportable.

En conséquence d’une fronde plus large, la Première ministre a reporté le vote du texte, initialement prévu début juin, tandis que ses jours au 10 Downing street semblent désormais comptés. Boris Johnson, chef de file des pro-Brexit au sein du Parti conservateur, fait figure de favori pour lui succéder. Et ce n’est pas du goût des marchés, comme en témoignent les cours de la Livre Sterling qui collectionne les séances baissières depuis le 6 Mai dernier.


Jeudi 11 Avril : Nouveau report du Brexit au 31 Octobre

Comme attendu, le Royaume-Uni et ses 27 partenaires européens se sont entendus à l'occasion d'un sommet exceptionnel quant à une nouvelle prolongation de l'article 50 jusqu'au 31 octobre. Cette extension est flexible, ce qui signifie que le Brexit pourra intervenir avant si un accord est validé au Parlement britannique.

Initialement prévu le 12 Avril après un premier report, le Brexit ne sera donc toujours pas pour tout de suite. Les responsables politiques des deux camps cherchent ainsi à écarter le scénario redouté d'un no deal en attendant que les députés de Westminster accordent leurs violons.

Vendredi 5 Avril : Theresa May demande à l'UE un nouveau report au 30 Juin



Bien que les responsables européens aient déjà prévenu Londres qu'un report ne pourra pas aller au-delà du 22 Mai, veille du début des élections européennes, sans que le Royaume-Uni ne participe à ce scrutin, la Première ministre britannique, dévaforable à un tel scénario, sollicite pourtant une potentielle extension au 30 Juin. Dans une lettre adressée à Donald Tusk, président du Conseil, elle précise toutefois que le Brexit pourrait intervenir plus tôt si elle parvient à faire ratifier son accord au Parlement. Mais l'entêtement de l'exécutif interroge outre-Manche alors que le texte a déjà été rejeté trois fois par les élus de Westminster.

L'opposition regrette que le gouvernement n'ait pas proposé de "changement ou de compromis véritable".

En Europe, la France attend "un plan cédible" tandis que l'Allemagne estime qu'il reste "encore beaucoup de questions à clarifier" ou que les Pays-Bas considèrent que Downing street "ne répond pas" aux questions de l'UE.

Plus tôt dans la journée, Donald Tusk avait suggéré le scénario d'un report "flexible" d'un an maximum. A l'occasion d'un sommet extraordinaire, les 27 se réuniront mercredi prochain à Bruxelles pour statuer.

Jeudi 4 Avril : Nouveau report en vue sur fond de rapprochement entre Tories et Travaillistes

Alors que Theresa May a tendu la main au leader de l'opposition Jeremey Corbyn pour trouver une solution à l'impasse politique actuelle, le Parlement a voté de justesse (313 voix contre 312) un amendement destiné à forcer le gouvernement à repousser la date du Brexit afin d'éviter un no deal le 12 Avril. Problème, Westminster ignore une nouvelle fois la position du camp adverse puisque l'UE s'égosille à répéter qu'une extension longue de l'article 50 ne serait acceptée qu'en contrepartie d'un changement net de stratégie outre-Manche.

Au terme d'un Conseil des ministres exceptionnel de 7 heures, la Première ministre avait annoncé plus tôt dans la semaine son intentition de réclamer un nouveau report du Brexit aux dirigeants européens. Elle souhaite cependant le limiter au 22 Mai, veille des élections européennes, pour écarter le scénario cocasse d'un engagement du Royaume-Uni dans ce scrutin.

Mardi 2 Avril : Les députés écartent 4 nouvelles solutions alternatives, confirmant les divisions de la Chambre des communes

Non, non, non et non résument une nouvelle série de votes qui s'est tenue hier soir à Londres alors que les quatres motions suivantes ont toutes été rejetées :

- Motion C proposant la maintien du Royaume-Uni dans une union douanière permanente et globale (276 contre / 273 pour) ;
- Motion D dite "Norvège" proposant un accord dit de "marché commun 2.0" avec adhésion au marché unique européen et arrangement douanier (282/261) ;
- Motion E proposant la tenue d'un nouveau référendum avant ratification (292/280) ;
- Motion G proposant que le Parlement puisse contraindre le gouvernement à annuler le Brexit (292/191).

Détail notable, aucune des quatre motions alternatives n'a obtenu la faveur d'au moins 286 députés, soit le score obtenu vendredi par l'accord de divorce proposé par Theresa May.

Nick Boles, à l'origine de la proposition "Norvège", quitte le Parti conservateur, accusant celui-ci de "refuser le compromis".

Vendredi 29 Mars : Le Parlement rejette une troisième fois l'accord de sortie

Malgré la proposition de Theresa May de démissionner en échange de l'adoption du texte, laquelle lui a permis de rallier à sa cause des rebelles Tories de la première heure comme Boris Johnson ou Jacob Rees-Moog, Westminster a écarté, à 344 voix contre 286, la possibilité d'obtenir un divorce ordonné le 22 Mai prochain. Les Unionistes irlandais du DUP, alliés du gouvernement aux Communes, se sont de nouveau opposés à l'accord.

La Première ministre estiment que les implications de ce vote sont "graves". La Commision européenne juge qu'un no deal est "désormais un scénario probable".

Donald Tusk, président du Conseil européen, a immédiatement convoqué un sommet le 10 Avril, deux jours avant la nouvelle date du Brexit. Pour éviter une sortie sans accord, le Royaume-Uni semble désormais contraint de réclamer une extension longue de l'article 50, impliquant sa participation aux prochaines élections européennes.


Mercredi 27 Mars : Theresa May propose sa démission en échange de l'adoption de l'accord de sortie

La Première ministre promet de quitter son poste à condition que son accord de sortie, déjà rejeté deux fois par Westminster, soit finalement approuvé par les députés. Son offre vise à rallier les Brexiters à sa cause en se retirant pour leur laisser davantage de marge de manoeuvre dans la deuxième phase des négociations (période de transition).

Plusieurs parlementaires eurosceptiques ont ainsi déclaré qu'ils soutiendraient désormais le texte mais d'autres, comme les nationalistes irlandais du DUP, restent opposés à un accord qui, jugent-ils, échoue à assurer l'unité du Royaume-Uni. Et comme le speaker des Communes n'a pas l'intention d'autoriser un nouveau vote sur un même texte, son organisation reste tout aussi incertaine que son issue potentielle.

Dans une série de votes indicatifs sans grand intérêt, le Parlement a par ailleurs approuvé le report du Brexit tout en écartant l'ensemble des autres options proposées.

Mardi 26 Mars : Nouvelles démissions et série de votes indicatifs au Parlement

Alors que Theresa May estime que son accord n'est toujours pas en mesure de rassembler un consensus à la Chambre des communes, les députés britanniques tentent de reprendre le contrôle.

L'adoption d'un amendement lundi leur donne en effet le pouvoir de s'exprimer dès mercredi sur l'annulation du Brexit, le maintien du Royaume-Uni dans l'Union douanière ou encore l'organisation d'un second referendum, des votes toutefois non contraignants pour le gouvernement.

Alors que la Première ministre serait prête à négocier un départ contre un vote de son accord d'après le journal The Sun, son autorité est largement contestée depuis qu'elle a accusé le Parlement d'être responsable de l'impasse. La résidente du 10 Downwing street doit par ailleurs encaisser la démission de trois secrétaires d'Etat, lesquels lui reproche son échec à garantir un divorce ordonné. 



Bien qu'on ne cesse d'agiter l'épouvantail du no deal afin de peser dans les négociations de part et d'autre de la Manche, rappelons enfin que les chances de voir un tel scénario catastrophe se réaliser sont toujours très minces, en témoigne le comportement de la Livre Sterling, proche de ses points hauts annuels sur le marché des changes.

Vendredi 22 Mars : L'UE accepte un report et propose deux options

A l'occasion du sommet européen, le Royaume-Uni et les 27 autres Etats membres se sont accordés sur le calendrier suivant :
- si le Parlement britannique ratifie enfin l'accord de sortie la semaine prochaine, le Brexit sera repoussé au 22 Mai, veille du début des élections européennes ;
- dans le cas d'un troisième rejet de Westminster, le Brexit aura lieu le 12 Avril.

Pour éviter un no deal dont personne ne veut dès le 12 avril, le gouvernement britannique pourra alors toujours réclamer une prolongation plus longue. En contrepartie, le Royaume-Uni devra finalement élire de nouveaux députés à Strasbourg et surtout modifier sa politique et ses positions pour sortir de l'impasse.


Mecredi 20 Mars : Theresa May réclame un report au 30 Juin

Au pied du mur après le double rejet de l'accord de divorce par le Parlement britannique, la Première ministre demande au président du Conseil européen Donald Tusk une extension de l'article 50 du Traité de Lisbonne, qu'elle souhaite limiter au 30 juin pour éviter l'ubuesque scénario d'une participation du Royaume-Uni aux prochaines élections européennes.

La Commission européenne a immédiatement réagi en déclarant qu'un report du Brexit au-delà du 23 Mai, début des élections, entrainerait de "graves risques juridiques et politiques" pour l'UE. De son côté, Michel Barnier, négociateur en chef des 27, estime qu'une extension est "une prolongation de l'incertitude", impliquant "un coût politique et économique".

Mardi 19 Mars : Pas de vote en début de semaine

Le conservateur John Bercow, président de la Chambre des communes, complique à son tour la tâche du gouvernement en déclarant que l'exécutif britannique ne pouvait pas faire revoter les parlementaires sur un même texte.

A moins de contourner ce nouvel obstacle qui s'érige sur sa route à désormais 10 jours de l'échéance, Theresa May se voit ainsi contrainte :
- soit d'obtenir de nouvelles concessions de Bruxelles à l'occasion du sommet européen des 21/22 Mars afin de présenter rapidement un nouveau texte au Parlement ;
- soit de négocier un report du Brexit au-delà du 30 juin prochain, impliquant de fait la participation du Royaume-Uni aux prochaines élections européennes.

Dans les rangs adverses, on a déjà exclu, d'une seule voix et à plusieurs reprises, la première option tandis que la seconde devra s'accompagner d'une volonté claire du Royaume-Uni de revoir sa stratégie.

Si les marchés ne croient pas à un improbable no deal, le feuilleton du Brexit n'a pas encore livré son épilogue.

Vendredi 15 Mars : Le Parlement britannique valide le principe d'un report du Brexit

A 412 voix contre 202, la Chambre des communes s'est finalement exprimée en faveur d'une extension de l'article 50 du Traité de Lisbonne, destinée à différer la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Pour que celle-ci soit réalisable, elle devra toutefois être adoptée à l'unanimité des 27 autres pays membres, lesquels se prononceront lors du prochain sommet européen de Bruxelles le 21 Mars.

Theresa May va donc soumettre son texte aux députés britanniques une troisième fois le 20 Mars. Si l'accord passe enfin la barrière de Westminster, le report sera limité au 30 Juin. Dans le cas inverse, la Première ministre réclamera une extension plus longue impliquant une participation du Royaume-Uni aux prochaines élections européennes mais Donald Tusk, président du Conseil, a déjà prévenu qu'il inviterait les dirigeants européens à accorder une longue prolongation uniquement si Londres accepte de repenser sa stratégie.

Jeudi 14 Mars : Westminster rejette l'accord mais s'oppose à un no deal



Avant un troisième vote crucial pour l'avenir du Royaume-Uni, la Chambre des communes a en effet dit non à l'accord de sortie mardi avant d'écarter d'une très courte majorité le scénario d'un no deal mercredi.

Malgré des ajustements de dernière minute au sujet du backstop, Theresa May a donc échoué pour la deuxième fois en deux mois à faire passer son texte. A 391 voix / 242 pour, le score reste sans appel.

Alors invités à s'exprimer sur une sortie sans accord, les députés ont encore dit non mais le Parlement s'est révélé bien plus partagé sur la question : 312 voix contre / 308 voix pour. Un vote toutefois symbolique, non contraignant pour le gouvernement, qui ne garantit pas un divorce ordonné à ce stade.

Westminster a finalement la possibilité de valider un report "court et limité" du Brexit ce soir, alors que les élus britanniques siégeant au Parlement européen quitteront officiellement leurs fonctions le 30 Juin prochain. Celui-ci devra toutefois être accepté par les 27 autres membres de l'UE, sinon le Royaume-Uni quittera bien l'UE sans accord le 29 Mars prochain, scénario synonyme d'un rétablissement immédiat des frontières.


Jeudi 28 Février : Les députés valident la nouvelle stratégie de Theresa May

A une large majorité de 502 voix contre 20, la Chambre des communes a approuvé le plan de la Première ministre qui se déroulera en un maximum de 3 étapes :
1- Nouveau vote pour ou contre l'accord de sortie, dont plusieurs arrangements sont actuellement discutés, d'ici le 12 Mars ;
2- En cas de rejet de l'accord, nouvelle consultation du Parlement le 13 Mars pour savoir si celui-ci accepte une sortie sans accord ;
3- Si un no deal est écarté, les députés voteront finalement pour un report "court et limité" du Brexit le 14 Mars.

Les Européens seraient prêts à accepter un tel report à condition qu'il s'accompagne d'un "objectif clair".


Mercredi 27 Février : Theresa May va soumettre un report du Brexit aux députés

La Première ministre, personnellement opposée à un report de la date du 29 Mars, va laisser le choix à la Chambre des communes, en cas de nouveau rejet de l'accord de divorce d'ici le 12 Mars, de différer le Brexit "pour une période courte et limitée" alors que le Royaume-Uni ne sera plus représenté au Parlement européen après le 30 juin. Ils devront pour cela préalablement voter contre un no deal.

Elle répond ainsi à la menace de nouvelles démissions au sein de son gouvernement après que plusieurs membres ont réclamé que le scénario d'une sortie sans accord soit officiellement écarté.

La Livre Sterling accélère sur le marché des changes.

De son côté, Jeremy Corbyn envisage désormais, dans un retournement de veste aussi remarqué qu'inattendu, de déposer un amendement en faveur d'un second référendum. Le chef de file de l'opposition travailliste espère ainsi rassembler son camp, récemment déserté par plusieurs députés au profit de la création du nouveau "Groupe indépendant", partisan d'une nouvelle consultation nationale.
 
Lundi 25 Février : Theresa May repousse la date d'un nouveau vote sur l'accord, l'UE réclame un délai supplémentaire

Initalement prévu pour le 26 février, Theresa May a, comme elle l'avait déjà fait en décembre, différé "d'ici au 12 Mars" un nouveau vote de la Chambre des communes sur l'accord de sortie, le temps d'obtenir "des changements contraignants" concernant le "filet de sécurité".

Mais le président du Conseil européen Donald Tusk estime à son tour qu'un délai supplémentaire serait une solution "rationnelle" pour le Royaume-Uni. Une option toutefois toujours rejetée par l'exécutif britannique. Selon le secrétaire d'Etat à l'éducation Damian Hinds : "Les reports que suggèrent certains, ils ne règlent rien, ils ne font que prolonger les débats. Ils ne donnent pas plus de certitude aux entreprises, ils ne règlent aucun des dilemmes ou des compromis qui sont inévitables dans ce genre d'affaire".

Dimanche, le Guardian affirmait que Bruxelles plaiderait pour un report jusqu'à début 2021. Pourtant, les prochaines élections européennes sont prévues le 23 Mai et il n'est pas prévu de réélir des députés britanniques à Strasbourg.

Ce lundi, le Daily Telegraph assure que le 10 Donwing street préparerait un plan pour une potentielle "extension de l'article 50" mais que les ministres ne croient pas à un report de plus de deux mois.

Jeudi 21 Février : Une "déclaration parallèle" pour sortir de l'impasse

Si Bruxelles s'oppose toujours à une refonte du backstop irlandais, l'UE et le Royaume-Uni travailleraient en effet sur une modification de la déclaration politique accompagnant le traité afin d'insister sur le caractère  "temporaire" du filet de sécurité.

La manoeuvre vise à satisfaire des députés britanniques qui avaient massivement rejeté le texte initial, par peur d'être indéfiniment coincés dans l'Union douanière. Toutefois, une version finale ne sera pas présentée à Theresa May avant le 28 Février et rien n'indique à ce stade qu'elle apportera satisfaction à la Chambre des communes.

Mercredi 20 Février : Trois députées Tories démissionnent du Parti conservateur

Nouvelle secousse pour Theresa May. Europhiles favorables à un second referendum et en désaccord avec la ligne du gouvernement, Anna Souvry, Heidi Allen et Sarah Wollaston, ont déclaré à la Première ministre leur intention de rejoindre le nouveau "Groupe indépendant", mouvement créé lundi par 7 députés travaillistes opposés à Jeremy Corbyn et destiné à occuper un nouvel espace politique au centre à Westminster.

"Nous n'avons pas changé, c'est le Parti qui a changé", ont-elles revendiqué.

Vendredi 15 Février : Nouveau revers pour Theresa May au Parlement

A six semaines du Brexit, les députés de la Chambre des Communes ont rejeté, à 303 voix contre 258, une motion dans laquelle le gouvernement expliquait poursuivre un double objectif :
- obtenir des "arrangements alternatifs" au "filet de sécurité" prévu en Irlande au-delà de la période de transition ;
- écarter le scénario d'un no deal.

Les membres les plus europhobes du Parti conservateur ont cependant fait basculer le vote en choisissant de s'abstenir. Une situation qui renforce paradoxalement la position des responsables européens, prompt à constater l'abscence de réel consensus outre-Manche.

Stephen Barclay, l'actuel ministre du Brexit, s'est rendu à Bruxelles ce vendredi pour rencontrer les Vingt-Sept et préparer la venue de Theresa May la semaine prochaine.

Mercredi 30 Janvier : Theresa May en bout de course ?

A quoi joue la Première ministre britannique ? Après avoir défendu bec et ongles que l'accord sur le Brexit qu'elle avait obtenu était "le meilleur possible", la cheffe du gouvernement, incapable de présenter un plan B, se félicite désormais d'avoir obtenu l'aval de la Chambre des communes pour renégocier le texte initial. Sur fond de double discours embarassant, un amendement lui donnant mandat pour discuter une alternative au filet de sécurité irlandais a ainsi été adopté à 317 voix contre 301. 

Restent une légère inconnue et un fâcheux problème : la nature d'une potentielle contre-proposition britannique au backstop et la position européenne. Un porte-parole de Donald Tusk, président du Conseil européen, l'a d'ailleurs immédiatemment rappelé hier soir : l'accord n'est "pas renégociable".

Un autre amendement, garantissant que le scénario catastrophique d'un no deal sera évité le 29 Mars, a également été approuvé de justesse, à 318 voix contre 310, soit 310 bulletins exprimant des idéologies partisanes aux dépens du destin national.

Particularité saugrenue : aucun amendement n'est contraignant pour l'exécutif.

Mardi 29 Janvier : Débat et vote au Parlement

A défaut de plan B, les députés débattent d'une quinzaine d'amendements autour du Brexit. Plusieurs d'entre eux devraient être sélectionnés par le président de la Chambre des communes pour être soumis au vote des élus.

Après avoir répété à maintes reprises qu'elle avait négocié le meilleur accord possible, Theresa May soutient désormais l'idée d'une suppression du filet de sécurité prévu pour l'Irlande. Une manière, peut-on le deviner, d'obtenir le soutien du Parlement pour se renforcer avant la reprise des négociations à Bruxelles. Pourtant, les Européens n'entendent pas céder sur ce sujet sans qu'une contre-proposition crédible soit sur la table, une alternative qui peine à émerger.

D'autres amendements réclament un report du Brexit, un second référendum ou la garantie qu'un no deal sera écarté.

Lundi 21 Janvier : Theresa May va retourner à Bruxelles

Comme attendu, Theresa May a annoncé vouloir renégocier l'accord sur le Brexit dans le cadre de son plan B qui sera débattu le 29 Janvier prochain au Parlement. La première ministre en a profité pour exclure à nouveau un report de la date de sortie, prévue le 29 Mars. Les interrogations restent cependant nombreuses alors que plusieurs dirigeants européens s'opposent à de potentiels ajustements.

Jeudi 17 Janvier : Theresa May survit à la motion de censure



A la faveur d'une maigre avance de 19 voix sur 631 votants, la Première ministre conserve son poste. Elle a désormais jusqu'au 21 Janvier pour proposer un plan B dans l'optique d'un nouveau vote au Parlement. Un délai restreint pour trouver un compromis satisfaisant à la fois pour l'UE et pour une majorité de députés britanniques parmi lesquels Tories, Unionistes nord-irlandais et Travaillistes n'ont jamais semblé en mesure de s'entendre au cours des 18 derniers mois.

Lire notre décryptage complet

Mercredi 16 Janvier : Retour à la case départ à deux mois et demi du Brexit

A une large majorité de 432 voix contre 202, le Parlement britannique a rejeté comme attendu l'accord sur le Brexit, confirmant l'impasse dans laquelle le Royaume-Uni s'est égaré.

Theresa May a déjà écarté de nombreux scénarios. Elle n'envisage pas de démissionner, ni de reporter la date du Brexit, encore moins l'organisation d'un second référendum ou la possibilité d'un renoncement unilatéral.

La motion de censure à l'initiative de l'opposition travailliste a peu de chances d'aboutir, faute de majorité à Westminster, et la fronde conservatrice ne peut plus organiser de vote de défiance contre Downing street avant décembre 2019.

La Première ministre a donc jusqu'à lundi pour proposer un plan B aux députés afin d'éviter un no-deal le 29 Mars, une option redoutée par la quasi-totalité de la Chambre des communes, même dans les rangs des Brexiters. Cette nouvelle offre devrait dans un premier temps se résumer à une simple déclaration d'intention, celle de retourner à Bruxelles à la conquête de nouvelles garanties de la part de l'UE.


Mardi 15 Janvier : Vote du Parlement

Le vote des députés britanniques au sujet de l'accord sur le Brexit se tiendra dans la soirée à Westminster. Si un rejet semble presque inévitable malgré les efforts de Downing Street pour défendre le texte, le flou règne toujours quant aux conséquences qu'il aura sur la sortie du pays de l'Union européenne.

Theresa May disposera de seulement trois jours pour proposer une alternative tanids que la Première ministre a déjà exclu de démissionner ou de reporter la date du Brexit (29 Mars 2019).

Jeudi 10 Janvier : Les bookmarkers britanniques annoncent la couleur

D'après les cotes des spécialistes, l'accord sur le Brexit aurait près de 9 chances sur 10 d'être rejeté par le Parlement britannique la semaine prochaine. En découlent les probabilités suivantes :
- No deal : 73%
- Nouveau référendum : 42%
- Révocation du processus de sortie de l'UE : 33%
- Démission de Theresa May en 2019 : 77%

Rappelons toutefois que ces experts en statistiques ne sont pas toujours d'excellents visionnaires. Le jour-même du référendum, les plus célèbres sites de paris en ligne estimaient la probabilité d'une victoire du Brexit à seulement 13%.

Lundi 7 Janvier : Reprise des débats au Parlement



La rentrée parlementaire déclenche la reprise des discussions cette semaine à Westminster. Alors que de nombreux observateurs parient sur un nouveau report du vote des députés quant à l'accord sur le Brexit, Theresa May a confirmé que celui-ci se tiendrait bien la semaine prochaine, autour du 15 Janvier. Si les Européens ont répété qu'ils ne renegocieraient pas l'entente conclue au mois de décembre après 17 mois d'âpres tractations, la Première ministre britannique s'active toujours en coulisses pour obtenir les assurances réclamées par la représentation nationale.

Mercredi 12 Décembre : Theresa May confortée après l'échec du vote de défiance interne au parti Conservateur

Avec 200 voix pour la soutenir, contre 159 requises, la Première ministre s'imunise contre une nouvelle procédure des "hard Brexiters" de son propre camp pendant au moins un an. Une bouffée d'air salutaire mais loin d'être décisive alors que l'ensemble du Parlement reste hostile au projet d'accord conclu avec l'UE et que les dirigeants européens excluent toujours d'une seule voix la possibilité de le renégocier.

Mercredi 12 Décembre : Vote de défiance au Parlement

Nouvelle épreuve pour Theresa May ce mercredi alors qu'au moins 48 députés de son propre camp, le nombre minimum requis, ont réclamé un vote de défiance contre la cheffe du gouvernement. Celui-ci se déroulera entre 19h et 21h heure de Paris et devra reccueillir une majorité de 159 voix sur 315 sièges Tories pour la renverser. La réaction haussière du Sterling sur le marché des changes suggère néanmoins que la Première ministre serait en passe de survivre à cette procédure.

Lundi 10 Décembre :  Report du vote au Parlement



Face à la large majorité de députés qui avait déjà annoncé qu’elle s‘opposerait à la ratification de l’accord sur le Brexit, Theresa May a été contrainte de reporter le vote au Parlement initialement prévu ce mardi 11 Décembre.

La Première ministre a prévenu qu’elle allait retourner à Bruxelles avant le sommet du 13/14 Décembre pour obtenir des « garanties supplémentaires » au sujet du filet de sécurité prévu pour l’Irlande du Nord, épicentre des tensions outre-Manche.

La Commission européenne a toutefois rapidement fait savoir qu’elle n’avait pas l’intention de renégocier l’accord, renforçant l’hypothèse d’un Brexit sans accord.

En cas d’un vote de défiance au sein de son propre camp ou d’une motion de censure à la Chambre des communes, Theresa May pourrait être contrainte de quitter ses fonctions pour laisser la place à un nouveau gouvernement ou à des élections législatives anticipées.

Dans le même temps, la Cour de justice de l’UE a rendu son verdict quant à l’article 50 de la Constitution européenne en indiquant, conformément à ce qui avait été annoncé par son avocat général, que le Royaume-Uni pouvait décider d’annuler unilatéralement sa sortie. Une décision qui conforte les europhiles dans l’idée d’organiser un second référendum.


Mardi 4 Décembre : Outrage au Parlement

Alors qu'il a refusé de publier l'intégralité d'un avis juridique sur l'accord conclu avec l'UE, le gouvernement britannique essuie un revers encombrant à la Chambre des communes où les députés ont validé un "outrage au Parlement" à 311 voix contre 293. Une procédure qui a, au passage, retardé le coup d'envoi de 5 jours de débats parlementaires sur le Brexit. A une semaine d'un vote historique, Theresa May semble à nouveau sur la sellette.

Et si la Première ministre était finalement poussée vers la sortie, l'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) confirme que le Royaume-Uni aurait alors la possibilité, bien que peu crédible à ce stade, de décider unilatéralement de renoncer à quitter l'Europe. Un avis qui n'engage pour le moment pas les juges de l'institution.


Lundi 3 Décembre : Un nouveau ministre démissionne

Tandis que Theresa May s'active en coulisses pour rassembler, d'ici le 11 Décembre, les députés derrière l'accord avec l'UE, Sam Gyimah, ministre des sciences et des universités, qui avait défendu un maintien dans l'Europe en 2016, claque à son tour la porte du gouvernement.

"Nous avons renoncé à notre voix, notre vote et notre droit de veto" a t-il déploré pour justifier une décision survenue vendredi dernier. Problématiques de calendrier mises à part, celle-ci relance les spéculations autour de l'organisation d'un second référendum si la Première ministre devait être renversée par le Parlement.

Jeudi 28 Novembre : Pas de nouveau référendum, Parlement divisé et perspectives sombres en cas de no-deal


Theresa May l’a une nouvelle fois martelé, il n’y aura pas de nouveau référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. Une ligne directrice qui dessine deux scénarios bien distincts.

Option 1 : le projet d’accord défendue par la Première ministre est ratifié par le Parlement britannique le 11 décembre. Dans cette optique, la résidente du 10 Downing Street voyage cette semaine à travers le Royaume-Uni pour expliquer qu’il n’existe pas d’autre accord possible avec Bruxelles, notamment en Irlande du Nord et en Ecosse, où les indépendantistes s’opposent au projet actuel, 

Option 2 : les députés de Westminster rejettent le texte et la perspective d’un no deal réapparaitrait. Selon la Banque d’Angleterre, la Livre pourrait alors se déprécier à court terme de 25%, l’inflation grimper à +6.5% en rythme annuel, le PIB reculer de 8%, le chômage grimper à 7,5% et l’immobilier s’effondrer à hauteur de 30%.

De quoi soutenir la position des europhiles qui dénoncent encore les « fausses promesses » des Brexiters au moment de la campagne qui avait précédé le référendum de juin 2016.


Mardi 27 Novembre : Trump fustige l'accord sur le Brexit



Alors qu'on connait désormais la date officielle du vote du Parlement britannique qui se déroulera le 11 décembre prochain, Theresa May s'est trouvé un nouveau détracteur en la personne du président américain. Donald Trump est en effet monté au créneau lundi soir en déclarant que l'accord conclu entre l'UE et le Royaume-Uni pourrait nuire aux échanges entre Londres et Washington, un croche-patte en bonne et due forme à la Première ministre, apportant de l'eau au moulin des Brexiters les plus radicaux. Entre populistes, on se comprend et on s'entraide. La cheffe du gouvernement a rapidement réagi outre-Manche en soutenant que les Britanniques resteraient libres de conclure des ententes commerciales avec tous les pays du monde.

Lundi 26 Novembre : Les 27 valident l'accord de retrait et la déclaration politique

A l'occasion du sommet extraordinaire hier, les dirigeants de l'UE ont "endossé l'accord de retrait et la déclaration politique sur les futures relations" entre Londres et Bruxelles, a déclaré Donald Tusk, président du Conseil européen.

Le texte devra désormais passer l'épreuve de la ratification aux parlements, à Strasbourg d'une part, mais surtout à Westminster où Theresa May peine toujours à rassembler son propre camp.

Jeudi 22 Novembre : Accord sur les liens post-Brexit, différends sur la pêche et Gibraltar

Londres et Bruxelles ont entériné une "déclaration politique" qui dessine les contours des liens qui uniront les deux parties après la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Celle-ci sera soumise à validation lors du sommet de ce dimanche.

Deux sujets restent en revanche toujours à dénouer. D'abord Madrid revendique la souveraineté de Gibraltar, territoire britannique situé au sud de l'Espagne. Enfin la question relative aux droits de pêche accordés aux européens dans les eaux britanniques n'aurait pas non plus encore été réglée.

Mercredi 21 Novembre : "De très bon progrès mais le travail continue"

La rencontre entre Theresa May et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker aurait en effet permis des avancées significatives selon l'exécutif européen. La Première ministre britannique se rendra de nouveau à Bruxelles ce samedi pour poursuivre les discussions destinées à finaliser l'accord publié la semaine passée, à la veille d'un sommet extraordinaire consacré à son adoption.

Lundi 19 Novembre : Une semaine capitale

Renforcée par plusieurs soutiens au sein de son gouvernement, Theresa May rencontrera le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker cette semaine pour évoquer "la relation future" entre le Royaume-Uni et l’UE avant un sommet dédié au Brexit dimanche 25 Novembre.

Si Amber Rudd fait son retour au cabinet en s’emparant du portefeuille du travail et des retraites ou que Stephen Barclay, avocat eurosceptique de 46 ans, succède à Dominic Raab au ministère consacré au Brexit, deux autres responsables de poids, Michael Gove à l’environnement et Liam Fox au Commerce international, ont aussi exprimé leur confiance à l’égard de la cheffe du gouvernement.

Ces deux derniers s’inscrivent toutefois parmi les cinq ministres pro-Brexit (en compagnie de Andrea Leadsom, Penny Mordaunt et Chris Grayling) qui font pression pour une reprise des négociations à Bruxelles. Pourtant Theresa May tient la barre et affirme avec autorité dans le Sun on Sunday, le journal le plus lu outre-Manche, qu’il n’existait « pas d’alternative » à l’accord actuel.


Vendredi 16 Novembre : L’avenir de Theresa May se joue en ce moment



Selon des informations de presse, une motion de censure contre le gouvernement pourrait provoquer un vote de confiance au Parlement dès aujourd’hui. 48 Conservateurs, soit le nombre minimum requis, se seraient en effet entendus pour renverser la Première ministre.

En conséquence, si au moins 159 députés Tories sur 315 souhaitent le départ de Theresa May, celle-ci sera contrainte de plier bagage, son accord de 600 pages sous le bras, plongeant le Royaume-Uni dans une nouvelle période d’instabilité politique à seulement quatre mois du Brexit.

Dans le cas inverse, le statut de celle qui a résisté à toutes les secousses depuis désormais 28 mois se renforcerait significativement au meilleur des moments.

Jeudi 15 Novembre : Hécatombe

Au lendemain de la publication de l'accord, pas moins de cinq responsables britanniques claquent la porte du gouvernement.

Ainsi Dominic Raab, ministre chargé du Brexit, et sa secrétaire d'Etat Suella Braverman, se désolidarisent de leur Première ministre, de plus en plus isolée.

Pour Esther McVey, secrétaire d'Etat au Travail et aux Retraites, "l'accord présenté au gouvernement n'honore pas le résultat du référendum".

Shailesh Vara, secrétaire d'Etat à l'Irlande du Nord, estime de la même façon que le texte ne répond pas à la volonté des Britanniques.

Enfin Anne-Marie Trevelyan, sous-secrétaire parlementaire de l'Enseignement, quitte également ses fonctions.

Mercredi 14 Novembre : Accord de façade

Si un accord de 585 pages, réglant la plupart des question relatives au divorce entre l'UE et le Royaume-Uni, a été publié ce mercredi à Bruxelles, les interrogations au sujet du cas irlandais demeurent. Le temps presse et il fallait annoncer quelque chose. Faute de mieux, Londres restera dans l’Union douanière après la fin de la période de transition (actuellement décembre 2020) jusqu’à ce qu’un accord de libre-échange soit conclu. Un « filet de sécurité », destiné à éviter de rétablir une frontière physique entre Dublin et Belfast, offrirait alors un statut particulier à l’Irlande du Nord.

Des annonces qui font grincer des dents outre-Manche, chez les eurosceptiques comme chez les Remainers. Pour les indépendantistes irlandais du DUP ou les Brexiters, le texte est trop favorable à l’Europe et place Londres sous tutelle de Bruxelles pour une période indéterminée. Pour Tony Blair, opposé au Brexit, l’accord est pire que tout. Pour Nicola Sturgeon, Première ministre écossaise pro-européenne, le statut de l’Irlande du Nord doit être étendu à l’ensemble du Royaume-Uni.

Pas sûr donc de voir enfin le bout du tunnel. Si le cabinet de Theresa May, composé de ses principaux ministres, invite le gouvernement à valider l'entente, les rumeurs au sujet d'un vote de défiance, qui pourrait coûter sa place à la Première ministre, s'intensifient. Et même si la résidente du 10 Downing street restait en fonction, l'accord devra obtenir l'aval très hypothétique des députés de la Chambre des Communes, puis des 27 autres parlements nationaux de l'Union européenne.


Lundi 12 Novembre : Nouvelle vague de démissions en ligne de mire

Selon le Sunday Times, quatre ministres opposés au Brexit seraient sur le point de quitter le gouvernement britannique dans le sillage de la démission vendredi de Jo Johnson, secrétaire d’Etat aux transports, favorable à une nouvelle consultation du peuple, et accessoirement frère de Boris Johnson, l’ancien maire charismatique de Londres.

L’UE s’opposerait par ailleurs à un accord douanier provisoire durant la période de transition pour contourner le problème de la frontière irlandaise. Bruxelles souhaite ainsi éviter que Londres ne puisse décider de s’émanciper des règles européennes avant la fin des négociations commerciales entre les deux parties, soit en choisissant unilatéralement de quitter l’Union douanière, soit en faisant du dumping au sein-même de celle-ci.

Mercredi 7 Novembre : "Trois pas en avant, deux pas en arrière"

Une formule prémonitoire du secrétaire général de la Commission européenne Martin Seylmar mardi soir alors que Michel Barnier a jugé ce mercredi sur Twitter que les avancées étaient toujours insuffisantes, douchant les espoirs quant à l'organisation d'un sommet exraordinaire consacré au Brexit en Novembre.

Le traditionnel rassemblement de fin d'année se tiendra lui les 13 et 14 Décembre et sera sans doute la dernière chance de parvenir à un accord en donnant assez de temps aux parlements nationaux pour le ratifier avant le 29 Mars prochain, la date officielle du divorce.

Lundi 5 Novembre : 70 chefs d'entreprises britanniques réclament un nouveau vote

Sans faire référence à l'organisation d'un second référendum, les grands patrons montent au créneau outre-Manche en publiant une lettre dans le Sunday Times. Craignant un "Brexit dur destructeur", potentiellement "mauvais pour les affaires et pour les travailleurs", il estiment que le "choix final" doit revenir au peuple.

De son côté, le gouvernement estime, par la voix de son secrétaire d'Etat au Trésor John Glenn, qu'un accord entre Londres et Bruxelles sur les services financiers post-Brexit est imminent. Une déclaration en ligne avec les informations de presse parues la semaine passée.

Enfin toujours dans le journal du dimanche britannique, la Une fait annonce un "accord secret" de Theresay May et évoque une concession inattendue de l'UE sur la frontière irlandaise. Un porte-parole de la Première Ministre a toutefois qualifié ces éléments de pures "spéculations".

Mercredi 1er Novembre : Démentis d'un accord sur les services financiers

Bien que Michel Barnier et le gouvernement britannique aient démenti une information du quotidien The Times selon laquelle un accord sur les services financiers, secteur-clé outre-Manche, serait imminent, la Livre Sterling s'envole face à l'Euro et au Dollar sur le marché des changes.

De quoi éclipser le vote à l'unanimité de la BoE pour un maintien de son taux directeur à 0.75%. La banque centrale prévoit désormais trois relèvements monétaire au cours des trois prochaines années en cas de Brexit soft, contre un seul auparavant. Dans le scénario d'une sortie désordonnée, les argentiers britanniques seraient pris en étau entre une inflation soutenue par une potentielle chute de la Livre et une croissance chahutée par une baisse de l'activité économique. Pour le président de l'institution Mark Carney, l'impact d'un Brexit dur sur l'équilibre entre l'offre, la demande et le taux de change n'étant pas connu à l'avance, la réponse en matière de politique monétaire pourrait "aller dans les deux sens".

Mardi 31 octobre 2018 : Accord en vue selon Dominic Raab

Dans une lettre adressée à des parlementaires, datée du 24 octobre et publiée ce mercredi, le ministre du Brexit Dominic Raab pense parvenir à un accord avec l'UE d'ici le 21 Novembre prochain. Si, selon lui, "95% de l'accord de retrait est maintenant réglé", le gouvernement, toujours dans l'impasse sur le cas irlandais, ne semble pas si disposé à s'avancer en matière de calendrier.

Mardi 30 octobre 2018 : Dernier budget avant le Brexit

Sortie de l’UE oblige, le Chancelier de l’Echiquier Philip Hammond a présenté le prochain budget britannique avec quelques semaines d’avance.

S’il a prévenu qu’un « no deal » dans cinq mois obligerait le gouvernement à revoir sa copie, ce partisan d’un Brexit soft a néanmoins pu compter sur un coup de pouce du destin alors que la croissance vient d’être révisée en hausse, de +1.3 à +1.6% pour 2019, de +1.3 à +1.4% pour 2020.

Une perspective synonyme de cagnotte fiscale qui, ajoutée à une nouvelle taxe sur les géants du net à partir d’avril 2020, va permettre au Royaume-Uni d’en finir avec huit années d’austérité, tuant dans l’œuf les promesses de l’opposition travailliste.

A l’heure où les incertitudes entourant le divorce entre Londres et Bruxelles n’ont jamais été si grandes, le paradoxe est remarquable.

Vendredi 26 octobre 2018 : La guerre des pourcentages
 
Pour Theresa May, Première ministre britannique, l'accord sur le Brexit est bouclé à 95%. Pour Michel Barnier, négociateur en chef pour l'UE, à 90%. Pour Guy Verhofstadt, coordinateur du parlement européen pour le Brexit, l'entente est en revanche "réglé à 0%" tant que le cas de la frontière irlandaise reste dans l'impasse.
 
Dans un show devant la commission parlementaire à Strasbourg, le politicien belge a même raillé les difficultés britanniques avec le "système métrique".

Mercredi 24 octobre 2018 : 

Sans surprise, Theresa May est rentrée à Londres sans obtenir d’avancées majeures à Bruxelles lors du sommet de la semaine passée.

Se présentant lundi à la Chambre basse du Parlement, la Première ministre a appelé les députés à la soutenir dans la dernière ligne droite, estimant qu’un accord serait bouclé à 95%, tout en reconnaissant que les tractations entrent dans leur phase la plus difficile.

Si un terrain d’entente aurait récemment été trouvé pour Gibraltar, territoire britannique au sud de l’Espagne ou quant à la future collaboration avec l’UE en matière de sécurité, le cas de l’Irlande reste dans l’impasse. Theresa May rejette en bloc les propositions de Bruxelles en la matière et propose soit un espace douanier temporaire, soit une prolongation de la période de transition « dans certaines circonstances ». Cette dernière hypothèse irrite particulièrement sa famille politique, à la fois chez les pro-UE et du côté des eurosceptiques.

Si suffisamment de Tories ralliaient les adversaires de la cheffe du gouvernement, un vote de confiance pourrait même, à cinq mois du Brexit, déclencher le siège éjectable du 10 Downing Street.