Comme en fin d’année 2018, les 27 se sont empressés de saluer « un accord juste et équilibré » pour les deux parties. Comme lorsque Theresa May séjournait au 10 Downing Street, le Premier ministre s’est félicité de cette issue favorable.

Pourtant le texte se distingue si peu du précédent, qu’il avait lui-même vivement critiqué à l’époque, qu’on en viendrait presque à se demander si Boris Johnson ne chercherait pas tout simplement à sauver son honneur à deux semaines de l’échéance. En effet, faute de mieux, accepter un compromis précipité lui permet au moins de ne pas faire pire que le gouvernement auquel il a succédé.

Mais évidemment, comme la dernière fois, les critiques n’ont pas tardé à émerger outre-Manche. Le Parti unioniste irlandais (DUP), allié de circonstance, n’a aucune raison de soutenir cet accord plutôt que le premier, ce que ses responsables ont confirmé. Du côté de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn appelle également à rejeter la proposition. Et comme ce fut le cas à plusieurs reprises avec le plan initial de Theresa May, un veto de Westminster pourrait très vite calmer les ardeurs.

Le vote du Parlement britannique, dont le feu vert est indispensable pour entériner le divorce, est prévu ce samedi 19 octobre et une issue favorable semble très loin d’être acquise. Alors comme au printemps dernier, un no deal étant exclu, il semblerait que nous nous dirigions tout droit vers un nouveau report du Brexit, le cas échéant avec la prouesse remarquable d’avoir servi deux fois la même histoire aux mêmes citoyens, le tout en moins d’un an.