Mais la spéculation sur les marchés à terme et des anticipations de nouveaux achats d'or par des banques centrales maintiennent les prix à des niveaux élevés malgré la faiblesse de la demande physique, a déclaré Rozanna Wozniak, responsable des études de l'organisation.

"Durant la majeure partie de l'année dernière, l'achat d'or était très physique", a déclaré Rozanna Wozniak.

"(Aujourd'hui) les achats d'or semblent être davantage tirés par les marchés financiers, par des instruments moins visibles comme les dérivés, les futures et les transactions de gré à gré."

Pour Rozanna Wozniak, cette évolution est due à des achats d'or par des banques centrales ainsi qu'à l'affaiblissement du dollar.

"Ce qui en dit long sur la demande potentielle à l'avenir", a-t-elle ajouté.

L'achat de 200 tonnes d'or par la banque centrale indienne au FMI a fortement fait remonter les cours début novembre.

LA DEMANDE DES INVESTISSEURS EN RECUL

L'once d'or a établi mercredi un nouveau record historique à plus de 1.150 dollars.

Mais des prix élevés ont pesé sur la demande physique d'or, les consommateurs se détournant du métal alors même que de grands investisseurs et des banques centrales en achetaient pour diversifier leurs portefeuilles.

La demande du secteur indien de la joaillerie a ainsi chuté de 42% au troisième trimestre par rapport à l'année précédente, à 111,6 tonnes.

Au Moyen-Orient, la demande a baissé de 34% à 69 tonnes.

A l'inverse, la demande a augmenté de 10% en Chine continentale, à Hong Kong et à Taïwan, à 128,6 tonnes, le marché chinois étant plus immature et l'économie chinoise s'étant montrée plus résiliente.

La demande d'or pour des investissements a également reculé au troisième trimestre par rapport à l'an dernier.

La demande pour des produits d'investissement au détail comme des pièces et des lingots a diminué de 31%, et la collecte des fonds indiciels côtés en continu (ETF) a chuté de 72%.

En parallèle, l'offre d'or à l'échelle mondiale est en baisse de 5% au troisième trimestre, d'après le Conseil mondial de l'or.

Les banques centrales ont acheté 15 tonnes d'or au troisième trimestre, devenant ainsi des acheteurs nets pour le deuxième trimestre consécutif.

Jan Harvey, version française Sonia Manueco