Les 14 économistes interrogés par Reuters tablaient pour leur part en moyenne sur une hausse de 0,1%, leur prévision la plus pessimiste évoquant une baisse limitée à 0,6% de la consommation des ménages, le moteur traditionnel de la croissance de la deuxième économie de la zone euro.

Cette contraction est imputable à la forte baisse de la consommation de biens fabriqués (?2,7% après +2,4% en décembre), en particulier celle des voitures neuves, pénalisées en ce début d'année par une augmentation du "malus" sur l'achat des véhicules les plus polluants.

Si la baisse de janvier est concentrée sur le secteur automobile, l'économie dans son ensemble est chaque jour un peu plus fragilisée par le développement de l'épidémie, dont l'impact est actuellement évalué à -0,1 point de pourcentage sur la croissance 2020, estimée actuellement à 1,3%.

L'essentiel de l'impact devrait ainsi se faire ressentir au premier trimestre, qui serait alors le deuxième d'affilée en baisse, marquant ainsi le début d'une période de récession en France.

L'Insee a confirmé vendredi sa prévision initiale d'une contraction de 0,1% du PIB à la fin de l'année dernière, une période perturbée par l'impact des grèves dans les transports contre la réforme des retraites.

Des difficultés d'approvisionnement liées au virus obligeraient en ce début d'année les entreprises à réduire leur production, ce qui pèserait alors sur l'activité globale.

Le ralentissement de la consommation est intervenu en dépit d'une hausse de 0,7% du revenu des ménages, qui ont augmenté en revanche leur taux d'épargne, passé de 14,5% le trimestre précédent à 14,9%.

(Leigh Thomas; version française Jean-Michel Bélot, édité par Blandine Henault)