PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues dans le rouge mardi, les préoccupations liées à l'inflation restant au premier plan sur les principaux marchés mondiaux avant le démarrage de la période de publication des résultats des sociétés cotées.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 1,09% pour le CAC 40 à Paris, de 0,96% pour le Dax à Francfort, de 0,75% pour le FTSE 100 à Londres et de 1,11% pour l'EuroStoxx 50.

Le recul de Wall Street lundi pèse sur la tendance en Asie et les prix du pétrole restent proches de leurs récents plus hauts, les tensions sur le marché de l'énergie alimentant la crainte d'une poussée inflationniste prolongée qui contraindrait les grandes banques centrales à durcir prématurément leur politique monétaire.

Les déboires du géant chinois de l'immobilier Evergrande continuent par ailleurs de peser sur le sentiment de marché: selon plusieurs sources, plusieurs créanciers du groupe n'ont pas reçu les intérêts d'un emprunt obligataire dus lundi.

Dans ce contexte, les résultats trimestriels et surtout les prévisions des grandes entreprises sont attendues avec appréhension. En Europe, LVMH doit publier son chiffre d'affaires du troisième trimestre après la clôture des marchés et aux Etats-Unis, c'est la banque J.P. Morgan qui ouvrira la saison mercredi.

Le marché table sur une progression de 29,6% sur un an des profits des entreprises du Standard & Poor's 500 sur juillet-septembre, selon les données IBES-Refinitiv.

"Les investisseurs veulent croire que les marchés actions peuvent continuer de monter mais cette conviction se heurte à la réalité de la hausse continue des prix de l'énergie et des tensions dans les chaînes d'approvisionnement, qui auront probablement un impact sur les marges des entreprises tandis que les revenus des consommateurs risquent d'être sous pression pendant les mois d'hiver", écrit Michael Hewson, chef analyste de CMC Markets UK dans une note.

Les investisseurs surveilleront aussi à 09h00 GMT l'indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne.

LES VALEURS A SUIVRE :

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse lundi au terme d'une séance en dents de scie où l'inquiétude des investisseurs l'a finalement emporté avant le coup d'envoi de la saison des résultats.

L'indice Dow Jones a cédé 0,72%, ou 250,19 points, à 34.496,06, le Standard & Poor's 500 a perdu 30,22 points (-0,69%) à 4.361,12 et le Nasdaq Composite a reculé de 93,34 points (-0,64%) à 14.486,20.

Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale et la flambée des prix de l'énergie alimentent la nervosité des marchés avant les premières publications de résultats, qui débuteront mercredi avec J.P. Morgan, dont l'action a perdu 2,1%.

Les contrats à terme préfigurent pour l'instant une poursuite du repli avec une baisse de l'ordre de 0,6%.

EN ASIE

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei, dans le sillage de Wall Street, a fini la journée sur une baisse de 0,94% après trois séances consécutives de rebond, un recul qui a touché particulièrement les grandes valeurs technologiques comme SoftBank (-2,42%) ou le constructeur de robots Fanuc (-1,66%).

En Chine, le SSE Composite de Shanghai cède 1,71% et le CSI 300 1,48%. A Hong Kong, le Hang Seng recule de 1,51%, plombé par les valeurs technologiques.

CHANGES/TAUX

Le dollar est pratiquement inchangé face aux autres grandes devises )et l'euro oscille toujours autour de 1,1560 mais le yen est tombé à un nouveau plus bas de trois ans à 113,48, la hausse des prix de l'énergie alimentant la demande pour le billet vert au Japon.

Du côté des emprunts d'Etat, les rendements de référence de la zone euro sont quasi stables dans les premiers échanges, à -0,127% pour le Bund allemand à dix ans, après le plus haut de quatre mois et demi atteint lundi à -0,108%.

Le rendement des bons du Trésor américain à deux ans est monté de son côté au plus haut depuis mars 2020 dans les échanges en Asie à 0,356%, les investisseurs continuant de céder des titres pour la sixième séance d'affilée face aux signes inflationnistes. Le dix ans a touché un plus haut de quatre mois à 1,631%.

Les marchés obligataires américains étaient fermés lundi.

PÉTROLE

Orientés à la baisse en début de séance, les cours du pétrole sont repartis à la hausse et restent proches des plus hauts de plusieurs années touchés lundi: le Brent gagne 0,22% à 83,83 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,14% à 80,63 dollars.

(Edité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand