Madrid (awp/afp) - Bankia, quatrième banque espagnole en matière de capitalisation, a publié mercredi un bénéfice net en baisse de 14,3% au deuxième trimestre, à 210 millions d'euros, légèrement au-dessus des prévisions des analystes.

Les analystes interrogés par Factset, fournisseur d'informations financières, tablaient sur 198 millions d'euros.

Le produit net bancaire, qui mesure la valeur ajoutée créée par la banque, baisse de près de 10% par rapport au deuxième trimestre de 2016, à 491 millions d'euros.

La banque affiche toutefois une hausse de son bénéfice net au niveau semestriel, à 514 millions d'euros, en augmentation de 6,7% par rapport à au premier semestre de 2016.

Ces résultats sont manifestement tirés par la forte croissance de l'économie espagnole, marquée par une hausse des demandes de crédits.

"La première moitié de l'année s'est caractérisée par une forte poussée de l'activité commerciale. Nous avons concédé plus de crédits immobiliers en six mois que sur l'ensemble de l'année 2016. Le crédit à la consommation augmente fortement, tout comme les financements aux petites et moyennes entreprises", a noté dans un communiqué de la banque son directeur général José Sevilla.

Bankia, qui avait fait l'objet d'un sauvetage public en 2012 pour éviter sa faillite, poursuit sa lente récupération, caractérisée par l'amélioration d'année en année de son taux de fonds propres durs, avec un ratio CET1 fully loaded - l'indicateur qui permet de mesurer sa solvabilité - qui s'établit à 15,36%.

Le taux de créances qui risquent de ne pas être remboursées continue aussi à baisser, à 9,1% contre 9,8% un an plus tôt.

Le marché a accueilli ces résultats avec un optimisme modéré.

A l'ouverture de la Bourse de Madrid, le titre de Bankia évoluait en hausse de 0,61% à 4,44 euros dans un marché presque stable.

La banque nationalisée poursuit la stratégie en vue de sa privatisation, le but de l'Etat étant de récupérer l'énorme apport d'argent public, 22 milliards d'euros, déboursé pour éviter sa ruine.

Fin juin, elle a annoncé le rachat de la petite banque Mare Nostrum (BMN) pour 825 millions d'euros, ce qui devrait accroître sa valeur en Bourse et sa capacité à rembourser les aides reçues.

Bankia était née en 2010 de la fusion de sept caisses d'épargne déjà en difficulté, après l'éclatement de la bulle immobilière de 2008.

En vertu d'une loi approuvée en 2012, le gouvernement avait cinq ans pour privatiser Bankia, dont l'Etat contrôle actuellement 65% du capital.

L'Etat espagnol a cependant repoussé sa privatisation totale à l'année 2019.

Il envisage de se défaire d'un nouveau paquet d'actions représentant 7% du capital dès l'automne, a déclaré dimanche à ABC le ministre de l'Economie Luis de Guindos.

afp/jh