COTONOU, 2 mai (Reuters) - Les forces de sécurité béninoises ont ouvert le feu jeudi à Cotonou pour disperser une foule de manifestants qui protestaient contre l'exclusion des partis d'opposition des élections législatives de dimanche dernier, ont constaté des journalistes de Reuters.

Plusieurs centaines de personnes protestent depuis mercredi, incendiant des pneus et appelant le président Patrice Talon à la démission, fait rare dans un pays considéré depuis des années comme un bastion de stabilité en Afrique de l'Ouest.

Les forces de sécurité, appuyées par des véhicules blindés, ont fait usage d'armes à feu pour disperser la manifestation de jeudi à Cotonou, la plus grande ville du Bénin et de fait capitale politique du pays, ont constaté deux journalistes de Reuters. On ignorait si les forces de sécurité avaient fait usage de balles réelles et si elles avaient tiré en direction de la foule.

Les troubles des derniers jours ont fait suite à la décision de la commission électorale d'interdire la participation des formations de l'opposition aux législatives parce qu'elles n'étaient pas en mesure de remplir les conditions strictes fixées par la nouvelle loi électorale pour présenter des candidats.

Au vu des résultats annoncés mardi, deux partis politiques fidèles au président Talon contrôlent le nouveau parlement.

Des partisans de l'adversaire politique de Patrice Talon, l'ex-président Thomas Boni Yayi, sont à l'origine des manifestations. Les deux hommes ont des relations tendues depuis des années. En 2012, Boni Yayi avait accusé Talon, un magnat du coton, d'avoir tenté de l'empoisonner. (Samuel Eliljah et Allégresse Sasse; Eric Faye pour le service français)