PARIS (Reuters) - Le groupe Renaissance à l'Assemblée nationale déposera une proposition de loi constitutionnelle visant à sanctuariser le droit à l'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), a annoncé samedi sur France Inter sa cheffe de file à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé.

Cette annonce intervient au lendemain de la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de révoquer la jurisprudence qui avait ouvert la voie à la légalisation de l'IVG sur l'ensemble du territoire américain.

"C'est une décision catastrophique pour les femmes dans le monde", a déclaré la députée des Yvelines.

"Cela appelle aussi à ce que nous en France, nous prenions des dispositions, qu'on ne puisse pas avoir demain des revirements. C'est la raison pour laquelle, dès aujourd'hui, avec mon groupe, nous allons déposer une proposition de loi constitutionnelle pour inscrire le respect de l'IVG dans notre Constitution", a-t-elle ajouté.

"Rien n'est impossible et les droits des femmes sont toujours des droits fragiles et qui sont régulièrement remis en cause. Je vois dans les nouveaux députés qui sont installés depuis cette semaine, notamment du Rassemblement national, des députés qui sont des opposants farouches à l'accès des femmes à l'IVG et je pense qu'il ne faut prendre aucun risque en la matière."

S'exprimant sur Twitter, la Première ministre Elizabeth Borne a dit soutenir cette initiative et a appelé au rassemblement sur le sujet.

"Pour toutes les femmes, pour les droits de l'Homme, nous devons graver cet acquis dans le marbre", a-t-elle écrit.

"Le Parlement doit pouvoir se retrouver très largement autour de ce texte."

Interrogé sur le sujet sur franceinfo, le député RN de l'Oise Philippe Ballard a répondu que sa formation politique n'avait aucunement l'intention de revenir sur le droit à l'IVG.

"La loi Veil, on y touche pas", a déclaré Philippe Ballard, tout en concédant que le Rassemblement national avait voté contre l'allongement du délai d'IVG de 12 à 14 semaines.

Votée en 1975, la "loi Veil" a eu pour effet de dépénaliser l'avortement en France avant la fin d'un délai de dix semaines, ultérieurement porté à 12 puis 14 semaines en mars dernier.

(Nicolas Delame)