BERLIN, 10 mars (Reuters) - Le ministère des Finances allemand élabore des mesures pour soutenir les assureurs-vie qui ont du mal à dégager les rendements garantis à la clientèle dans un contexte de taux d'intérêt bas.

"Le ministère des Finances veut une stabilisation de l'assurance-vie générale et durable", a dit à Reuters le secrétaire d'Etat aux Finances Michael Meister.

L'Allemagne compte 93 assureurs-vie, pour la plupart de petite taille. Le premier assureur-vie allemand est Allianz , avec une part de marché de 15% environ. Suivent Ergo, filiale de Munich Re, Generali , Axa et Talanx.

Les assureurs-vie doivent actuellement reverser aux clients dont les polices arrivent à terme la moitié de leurs réserves de capitalisation, ce qui pose problème dans le contexte actuel car leurs obligations souveraines à haut tendement se traitent à des valorisations de marché plus élevées, tandis que les nouvelles obligations à rendement moins élevé sont moins intéressantes.

L'écart de valorisation entre catégories d'obligations n'a cessé de s'amplifier; les assureurs devraient vendre leurs obligations à rendement élevé avant échéance pour réaliser leur valorisation de marché, ce qui n'est pas dans leur intérêt ni dans celui des assurés dont les polices arrivent à échéance bien plus tard.

Selon des sources gouvernementales, il serait envisagé de modifier la manière dont sont distribués aux différents assurés les bénéfices théoriques des portefeuille d'actifs à taux fixe des assureurs.

Les assureurs-vie ont l'obligation de distribuer aux assurés dont les polices expirent la moitié de leurs "bénéfices théoriques" - des bénéfices latents non réalisables à un moment donné - sur leurs produits à revenu fixe.

Un rapport de 2013 de la Bundesbank montrait que des taux bas grevaient la solvabilité des compagnies d'assurance. Une tentative du précédent gouvernement de porter assistance à ce secteur avait tourné court en raison de l'opposition des sociaux-démocrates du SPD. (Matthias Sobolewski et Alexander Hübner, Wilfrid Exbrayat pour le service français)