ROME, 18 janvier (Reuters) - L'ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi se dit prêt à reprendre la tête d'un gouvernement si la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) annule le jugement qui lui interdit jusqu'en 2019 d'occuper un mandat électif.

Après sa démission en 2011, sur fond de scandales sexuels, le "Cavaliere" est revenu sur le devant de la scène et conduit la coalition de droite qui, selon les sondages, semble avoir le plus de chances de former un gouvernement après les élections législatives du 4 mars.

Cette coalition, qui réunit la formation de Berlusconi, Forza Italia, la Ligue du Nord et le parti d'extrême droite Frères d'Italie, n'a toujours pas désigné son candidat au poste de président du Conseil.

"Ce serait mon devoir" d'être candidat à ce poste "si un jugement venu de Strasbourg annulait la décision (...) de me chasser", a déclaré Silvio Berlusconi, 81 ans, sur la chaîne de télévision La7. "Je ne pense pas que je pourrais refuser", a-t-il ajouté.

Il a cependant reconnu qu'une décision de la Cour européenne était peu probable avant le scrutin. Les juges de Strasbourg ont commencé à examiner l'affaire seulement en novembre dernier et leurs travaux pourraient prendre plusieurs mois.

Silvio Berlusconi a été reconnu coupable de fraude fiscale en 2013 et a ensuite dû abandonner son siège de sénateur. Il ne peut occuper un mandat public avant l'an prochain, une décision qu'il conteste devant la Cour européenne des droits de l'homme.

Le numéro un de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, a clairement fait savoir qu'il voulait être le candidat de l'alliance au poste de chef de gouvernement mais Berlusconi a déclaré qu'il le verrait plutôt au ministère de l'Intérieur.

En novembre dernier, Silvio Berlusconi avait suggéré que le général des carabiniers Leonardo Gallitelli prenne la tête du gouvernement en cas de victoire de la droite. Il avait auparavant avancé les noms du gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, ou du numéro un de Fiat Chrysler, Sergio Marchionne. (Isla Binnie; Guy Kerivel pour le service français)