11 juin (Reuters) - Michelle Bachelet, Haut-Commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme, a déploré vendredi une intensification de la violence en Birmanie et condamné l'utilisation "scandaleuse" d'armes lourdes par l'armée, tout en appelant à un effort diplomatique plus large pour faire pression sur les généraux au pouvoir.

Elle précise dans un communiqué que la junte n'a montré aucune volonté de mettre en oeuvre un consensus en cinq points convenu avec l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) en avril pour mettre fin à la violence et entamer un dialogue avec ses opposants.

Michelle Bachelet fait état d'informations crédibles selon lesquelles, dans l'Etat de Kayah (est), des civils ont été utilisés comme boucliers humains. L'armée a bombardé des maisons et des églises, contraignant plus de 108.000 personnes à fuir.

"Il semble qu'il n'y ait aucun effort de désescalade, mais plutôt un renforcement des troupes dans les zones clés, contrairement aux engagements pris par l'armée auprès de l'Asean pour mettre fin à la violence", écrit-elle.

La Birmanie est en proie à des troubles depuis le coup d'Etat du 1er février qui a renversé le gouvernement élu d'Aung San Suu Kyi, déclenchant des manifestations et des grèves quotidiennes qui ont paralysé l'économie, et des combats dans les zones frontalières entre les forces armées, les forces de guérilla et milices des minorités ethniques. (Rédaction de Reuters; version française Camille Raynaud, édité par Sophie Louet)