Il s'agit d'une volte-face de la part du constructeur aéronautique américain qui déclarait jusqu'à présent qu'une simple formation sur ordinateur, moins coûteuse, suffisait à appréhender le nouveau logiciel de contrôle de vol installé sur l'avion depuis son immobilisation au printemps dernier à la suite de deux catastrophes aériennes.

Cette recommandation a été transmise aux autorités de régulation, qui décideront ou non de la mettre en oeuvre, a expliqué Boeing dans un communiqué.

L'avionneur américain revoit depuis plusieurs mois le programme de formation des pilotes et l'équipement électronique du 737 MAX afin d'obtenir le feu vert des autorités de régulation, dont la FAA américaine, pour la remise en service de l'appareil. En mars 2019, Boeing assurait qu'il proposerait aux pilotes un programme sans simulateur de vol.

Le niveau de formation requis pour les pilotes du 737 MAX, une nouvelle version de son monocouloir 737, avait fait hésiter des compagnies aériennes au moment du lancement de l'appareil en 2016.

Lors d'une audience au Congrès en octobre dernier, Boeing avait certifié à Southwest Airlines, son plus gros client, que la formation à l'aide d'un simulateur ne serait pas nécessaire, promettant toutefois une remise de 1 million de dollars par appareil au cas où celle-ci se révélerait nécessaire.

Il existe peu de simulateurs de vol pour le 737 MAX. Southwest en possède trois, qui sont en cours de certification par la FAA. American Airlines, deuxième plus gros client de Boeing aux Etats-Unis, n'en a qu'un et United Airlines attend son premier simulateur dans les prochaines semaines.

Des responsables de la FAA et de son homologue européenne, l'EASA, doivent rencontrer cette semaine aux Etats-Unis des cadres de Boeing afin d'achever un audit sur la documentation logicielle du 737 MAX, une étape cruciale en préalable à une reprise des vols.

L'action Boeing gagne 1% à Wall Street à moins d'une heure de la clôture, à un plus haut de trois semaines, à la suite d'informations non confirmées selon lesquelles Berskhire Hathaway, la société de Warren Buffett, achèterait des titres du groupe.

(David Shepardson, Tracy Rucinski, version française Jean-Stéphane Brosse)