LA PAZ (Reuters) - Le tribunal constitutionnel bolivien a interdit à l'ancien président Evo Morales de se présenter à un nouveau mandat présidentiel, ouvrant ainsi une nouvelle phase dans la crise politique persistante que connaît la Bolivie.
Evo Morales, au pouvoir de 2006 à 2019, était en lice pour devenir le candidat de son parti, le Mouvement vers le socialisme (MAS).
Le Tribunal constitutionnel de Bolivie a toutefois jugé, dans une décision prise la semaine dernière mais n'ayant été rendue publique que vendredi, que les présidents n'étaient autorisés à exercer que deux mandats, qu'ils soient consécutifs ou pas.
Un tribunal avait aboli en 2017 la règle limitant le nombre de mandats présidentiels. Evo Morales avait brigué un quatrième mandat lors de l'élection présidentielle de 2019 avant de quitter le pays après de violentes manifestations déclenchées par les conditions de sa réélection.
Luis Arce, ancien ministre de l'Economie du gouvernement d'Evo Morales, a été élu à la présidence de la Bolivie en 2020.
"(Cette décision) ouvre sans aucun doute une nouvelle ère de la vie politique en Bolivie", a dit vendredi le député Marcelo Pedrazas, membre de l'opposition. "En 2025, nous aurons une élection lors de laquelle Evo Morales ne figurera pas sur le bulletin."
L'avocat d'Evo Morales, Orlando Ceballos, a estimé que la décision du tribunal avait des motivations politiques.
Des incidents sont survenus vendredi au Congrès, lorsque des parlementaires fidèles à l'ancien président ont crié et jeté des fleurs au vice-président avant le discours annuel de Luis Arce, contraignant le président bolivien à s'exprimer depuis le palais présidentiel.
(Monica Machicao et Daniel Ramos, rédigé par Kylie Madry; version française Camille Raynaud)