Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt souverains en zone euro ont peu bougé mardi, les investisseurs préférant éviter les prises de position marquées avant de connaître les conclusions des réunions des Banques centrales programmées cette semaine.

"C'est une journée relativement calme après les journées plus agitées des dernières semaines. Nous sommes dans l'attente des Banques centrales", souligne ainsi auprès de l'AFP Eric Bourguignon, directeur général délégué de Swiss Life Asset Management France.

C'est la Réserve fédérale américaine qui ouvre le bal ce mardi jusqu'à mercredi, suivie par la Banque centrale européenne jeudi. Les deux institutions sont engagées dans un processus de resserrement monétaire, mais à des degrés très variés.

Du côté de la Fed, la normalisation est déjà bien entamée, et la Banque centrale américaine s'apprête à relever une nouvelle fois ses taux d'intérêt pour accompagner la hausse des prix aux Etats-Unis.

"Il n'y a aucun suspense sur ce qu'elle va faire concrètement, c'est à 100% pris en compte dans les cours", observe M. Bourguignon.

Quant à la réunion de la BCE, "nous nous attendons à ce qu'elle annonce l'arrêt de son programme de +QE+ (achats d'actifs, NDLR) cette année. C'est plutôt une surprise car il y a peu, on pensait qu'elle attendrait juillet" pour faire cette annonce, souligne le spécialiste.

En effet, des membres de la BCE ont déclaré la semaine écoulée qu'une discussion sur la fin du vaste programme d'achats d'actifs allait avoir lieu, provoquant en réaction une tension sur le marché obligataire.

Ces déclarations avaient surpris ceux qui, sur les marchés, pensaient que la BCE repousserait cette discussion en raison des incertitudes politiques italiennes.

"Il est intéressant que la BCE n'hésite pas à donner des signes de resserrement de sa politique monétaire. Elle choisit ce moment pour le faire: il faut sans doute y voir un signal adressé aux Italiens pour leur dire que leurs idées budgétaires aventureuses ne sont pas du goût de la BCE et qu'il ne faudra surtout pas compter sur elle pour les financer de façon plus ou moins directe", analyse M. Bourguignon.

"L'idée sous-jacente est que la situation italienne est propre à l'économie italienne et que l'on ne peut pas l'extrapoler sur l'ensemble des pays du sud de la zone euro", ajoute-t-il.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne s'est stabilisé à 0,491% contre 0,493% lundi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a légèrement reculé à 0,880% contre 0,907%.

Le rendement de même maturité de l'Espagne ne s'est guère modifié, à 1,451% contre 1,441%, tout comme celui de l'Italie à 2,862% contre 2,838% lundi.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans a peu bougé à 1,401% contre 1,407%.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis était quasiment stable à 2,965% contre 2,952% lundi, tout comme celui à 30 ans, à 3,102% contre 3,094%. Le taux d'emprunt américain à deux ans s'établissait à 2,533% contre 2,520%. contre 3,090%. Le taux d'emprunt américain à deux ans s'établissait à 2,520% contre 2,498%.

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