Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt des pays de la zone euro se sont détendus lundi, à l'issue d'une journée plutôt calme en l'absence d'indicateur majeur, les investisseurs ayant digéré les propos accommodants du patron de la Fed Jerome Powell.

"Plusieurs membres de la Fed vont de nouveau s'exprimer cette semaine. Mais le discours de Powell a été évacué, la baisse de taux a été confirmée, on revient sur cette idée que les taux vont rester bas longtemps", pointe Axel Botte, stratégiste obligataire chez Ostrum AM.

La semaine dernière, le président de la Réserve fédérale américaine a conforté les attentes des investisseurs en dressant un tableau mitigé de l'économie américaine, ce qui laisse la porte ouverte à une prochaine baisse des taux d'intérêt.

"Il n'y a pas beaucoup de statistiques aujourd'hui, mais la semaine prochaine il y aura le discours de Mario Draghi et les marchés réagiront", prédit M. Botte.

Fin juin, le président de la Banque centrale européenne avait affirmé que de nouvelles baisses de taux directeurs faisaient partie des outils envisagés pour donner un coup de fouet à l'économie de la zone euro.

"On s'attend à ce que la BCE enfonce le clou", estime M. Botte.

Du côté des indicateurs, l'activité manufacturière a rebondi de 13 points en juillet dans la région de New York, selon l'indice mensuel Empire State, un chiffre "meilleur qu'attendu" selon Axel Botte.

L'activité manufacturière avait brutalement ralenti en juin, tombant même en territoire négatif, une première depuis deux ans.

Lundi matin, les investisseurs avaient pris connaissance des dernières statistiques chinoises, avec notamment une croissance à 6,2% au deuxième trimestre, au plus bas depuis au moins 27 ans.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne, ou Bund, est descendu à -0,257% contre -0,215% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le taux à dix ans de la France a suivi la même tendance, terminant à 0,007% contre 0,056% vendredi.

Celui de l'Italie a plus nettement reculé, à 1,644% contre 1,731%, tout comme celui de l'Espagne, à 0,499% contre 0,557% vendredi.

L'écart (ou "spread") entre les taux italien et allemand à dix ans a continué son resserrement observé la semaine dernière.

Il s'établissait lundi soir à 190,1 points après avoir dépassé en 2018 les 300 points en raison des inquiétudes liées à la politique de la coalition au pouvoir en Italie.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni s'est aussi détendu, à 0,798% contre 0,834% vendredi.

Aux États-Unis, le taux à dix ans baissait à 2,0939% contre 2,1219% vendredi, comme celui à trente ans, à 2,6194% contre 2,6467%. Celui à deux ans s'établissait pour sa part à 1,8331% contre 1,8471%.

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