Paris (awp/afp) - Le marché de la dette a connu une détente jeudi, les investisseurs accueillant favorablement des déclarations du président de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell.

"Le marché redoutait surtout un scénario de rupture avec une accélération du resserrement de la politique monétaire américaine" mais les déclarations "semblent éloigner cette perspective", a observé auprès de l'AFP Thibault Prébay, directeur général adjoint de Financière Arbevel.

Si Jerome Powell a jugé pertinente la poursuite de la hausse des taux d'intérêt dans une économie dynamique, l'attention des investisseurs s'est surtout concentrée sur une phrase : "Les taux d'intérêt sont toujours bas selon les critères historiques et ils demeurent juste au-dessous (...) d'un niveau qui serait neutre pour l'économie, c'est-à-dire sans stimuler, ni ralentir la croissance".

"Même si Jerome Powell a été prudent dans sa formulation, le fait qu'il dise que le +point neutre+ était proche, a été interprété par les marchés comme le signe qu'il ne serait pas nécessaire d'accélérer la remontée des taux directeurs", a analysé M. Prébay.

Mais au-delà de ces déclarations, il reste encore de "gros dossiers", à commencer par la guerre commerciale sino-américaine qui "reste plus que jamais" dans l'esprit des investisseurs, a estimé M. Prébay.

Le marché attend tout particulièrement d'être fixé sur la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping, en marge du sommet du G20 en Argentine, a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, les nombreuses statistiques du jour sont passées au second plan.

En Allemagne, l'inflation en novembre a décéléré à 2,3%. Aux États-Unis, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont augmenté la semaine dernière, l'inflation sur un an est restée stable, mais les dépenses et revenus des ménages ont augmenté plus que prévu en octobre. Les promesses de ventes de logements ont de leur côté nettement chuté.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux à 10 ans de l'Allemagne a reculé à 0,321% contre 0,350%, à la clôture sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a également baissé à 0,698% contre 0,729%, tout comme celui de l'Espagne à 1,508% contre 1,543% et celui de l'Italie à 3,204% contre 3,256%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans a légèrement reflué à 1,367% contre 1,377%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans se détendait également, à 3,026% contre 3,059% mercredi, à l'instar de celui à 30 ans à 3,324% contre 3,346%. Celui à deux ans s'établissait à 2,803%, contre 2,809%.

afp/rp