Paris (awp/afp) - La dette italienne a poursuivi lundi sa large détente, entamée la semaine dernière, les investisseurs, rassurés par des déclarations de l'exécutif italien, continuant à se montrer plus enclins à prendre des risques.

"L'Italie rassure sur son budget et le soulagement est encore plus visible sur les taux d'emprunt à court terme, qui montrent bien les angoisses à brève échéance", a souligné auprès de l'AFP Eric Vanraes, gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

Les déclarations la semaine passée des responsables du gouvernement italien affirmant que l'Italie respecterait les règles budgétaires européennes ont entraîné un net reflux des rendements obligataires du pays.

"Il y a du coup un retour de l'appétit pour le risque qui joue en faveur des pays du sud de l'Europe", a ajouté M. Vanraes.

"Les derniers chiffres d'emploi aux Etats-Unis", publiés vendredi et marqués notamment "par une inflation salariale plus forte que prévu, ont tiré pour leur part vers le haut le taux d'intérêt à 10 ans de l'Allemagne", a ajouté le spécialiste.

Le marché a également pris connaissance de la nouvelle salve commerciale américaine contre la Chine, Donald Trump menaçant de taxer toutes les importations du pays.

"Mais le marché commence à avoir l'habitude de propos à l'emporte-pièce du président américain" et ne s'est pas formalisé outre-mesure de cette nouvelle offensive, selon M. Vanraes.

A la clôture du marché à 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a légèrement progressé à 0,401%, contre 0,387% vendredi, à la fin de la séance sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a fini sans grand changement à 0,711%, contre 0,719%, tout comme celui de l'Espagne à 1,453%, contre 1,461%, tandis que celui de l'Italie a reculé nettement à 2,910%, contre 3,035%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans a clôturé à 1,469%, contre 1,459%, après que le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, a estimé lundi qu'il était "réaliste" d'arriver à un accord avec le Royaume-Uni sur son départ de l'Union européenne d'ici à "six à huit semaines".

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis bougeait peu à 2,931%, contre 2,939% vendredi, à l'instar de celui à 30 ans à 3,088%, contre 3,101%. Le taux à deux ans s'établissait pour sa part à 2,707%, contre 2,703%.

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