Paris (awp/afp) - Le marché de la dette a évolué en ordre dispersé lundi et dans des volumes limités, les investisseurs attendant d'en savoir plus sur les intentions de la Banque centrale européenne qui se réunit jeudi.

"La BCE est sous pression pour clarifier ses intentions", a souligné Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d'AllianzGI.

"Pour la première réunion de son Comité de politique monétaire de l'année" jeudi, la Banque centrale européenne est attendue sur deux points : "un éventuel changement de sa forward guidance (anticipations d'actions futures, ndlr) et l'annonce de la fin de son programme d'achat", a-t-il développé.

"Au cours de ces dernières semaines, la pression s'est accentuée de la part" des responsables les moins accommodants de l'institution "qui plaident pour une annonce claire concernant la fin du programme d'achat" alors que selon le compte-rendu de la dernière réunion, une majorité des membres "serait favorable à un changement de mode de communication dès ce début d'année", a-t-il poursuivi.

"Jusqu'à présent, la BCE a justifié la poursuite de son programme d'achat par des anticipations d'inflation demeurant en deçà de son objectif de moyen terme. Or, alors que la croissance économique dans la zone euro est soutenue, homogène et pérenne, les anticipations d'inflation semblent se maintenir en deçà de l'objectif-cible de 2%", a-t-il noté.

Et selon lui, "dans ce contexte, un discours maintenant le lien entre inflation et poursuite" du programme "serait de nature à conforter l'ancrage des anticipations de taux durablement bas et ferait courir, à terme, un risque pour la stabilité financière".

- "préparer très graduellement les marchés -

A l'occasion de la réunion de jeudi, la BCE devrait "réaffirmer que la séquence de normalisation monétaire verra dans un premier temps la fin" du plan de rachats d'actifs "et, dans un second temps, une hausse de ses taux directeurs" qui ne "devrait pas intervenir avant 2019", a-t-il anticipé.

"L'extrême sensibilité des marchés de taux à la normalisation des politiques monétaires s'est récemment illustrée par la hausse des rendements long terme aux États-Unis", a-t-il complété en jugeant "nécessaire de préparer très graduellement les marchés, ce qui milite pour une clarification progressive de la communication de la BCE au cours de ce premier trimestre".

Dans l'attente de cette réunion clé, et avec peu d'indicateurs à l'agenda, les volumes d'échanges ont été limités.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a terminé quasiment inchangé à 0,567% contre 0,568% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a lui aussi très peu bougé finissant à 0,843% contre 0,842%.

Celui de l'Italie a connu une détente à 1,923% contre 1,963%, tout comme celui de l'Espagne à 1,393% contre 1,443%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a légèrement progressé à 1,358% contre 1,337%.

A la fermeture des marchés européens, le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis baissait un peu à 2,645% contre 2,660% vendredi, à l'instar de celui à 30 ans, à 2,912% contre 2,933%, tandis que celui à deux ans s'établissait à 2,069% contre 2,065%.

afp/rp