Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt des pays jugés les plus solides de la zone euro se sont légèrement tendus mercredi, mais sans mouvement marqué, dans un contexte demeurant globalement favorable aux obligations d'Etat.

Même si le goût du risque revenait sur les places financières, ce qui généralement entraîne en contrepartie une tension des taux d'emprunt souverains, ceux-ci n'ont guère varié. Pour Nicolas Forest, directeur de la gestion obligataire de Candriam, c'est le signe d'un mois d'avril globalement propice au marché obligataire.

"Depuis quelques jours, il y a eu un rebond assez fort des actifs risqués. Nous sommes dans un environnement où les gens vont chercher du risque, et où typiquement les taux progressent", détaille le spécialiste.

"Or, on voit que les taux d'intérêt des obligations (des pays solides de la zone euro) sont peu montés en Europe, ce qui s'explique par des facteurs techniques principalement", poursuit-il.

En effet, relève M. Forest, "le mois d'avril est un mois très positif pour les obligations d'Etat puisqu'il y a plus de remboursements d'obligations que d'émissions".

En outre, la Banque centrale européenne (BCE) continue d'acheter des obligations souveraines, contribuant à maintenir leurs taux à un niveau bas.

Par ailleurs, "dans le même temps, il n'y a pas de moteur économique qui pousse les taux à la hausse", rappelle le spécialiste.

Ainsi, les indicateurs pointent désormais vers un ralentissement du rythme de croissance en zone euro. Très regardé par les marchés, le moral des investisseurs allemands est par exemple repassé nettement en territoire négatif en avril, selon le baromètre de l'institut ZEW publié mardi.

Et ce mercredi, les investisseurs ont pris connaissance de l'évolution de l'inflation en zone euro sur un an, laquelle a été un peu revue à la baisse en mars, à 1,3%, contre 1,4% pour la première estimation. Ce taux s'éloigne encore un peu plus de l'horizon des 2,0% visé par la BCE.

La combinaison de ces éléments expliquait "que dans cet environnement où les gens cherchent des actifs risqués, ils ne sont pas pour autant à la vente sur les taux souverains", résume le spécialiste.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini en petite hausse à 0,531% contre 0,507% mardi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a également terminé sur une légère tension à 0,749% contre 0,730%.

Le taux d'emprunt à dix ans de l'Italie s'est à l'inverse détendu, à 1,717% contre 1,759%, celui de l'Espagne finissant pour sa part à 1,217% contre 1,221%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a fini en recul à 1,414% contre 1,436%. L'inflation au Royaume-Uni a poursuivi sa décrue en mars, à 2,5% sur un an.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis s'affichait en hausse, à 2,851% contre 2,828% mardi, tandis que celui à 30 ans se stabilisait à 3,021% contre 3,020%. Le taux d'emprunt américain à deux ans s'établissait pour sa part à 2,431% contre 2,394%.

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