Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt en zone euro ont fait une petite pause lundi dans le mouvement de détente engagé depuis plusieurs séances et qui s'était accru dans le sillage du statu quo décidé par la BCE.

Pendant une grande partie de la séance, le marché a poursuivi sur sa tendance des derniers jours, "à savoir un léger biais baissier sur les taux" notamment à la suite de la réunion de la Banque centrale européenne, a estimé auprès de l'AFP Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.

Mais en fin de journée, le regain d'appétit pour le risque, lié au léger reflux de l'euro a éloigné certains investisseurs au profit des actions entraînant une stabilisation de la majorité des taux d'emprunts européens.

Jeudi dernier, la BCE a non seulement laissé ses taux directeurs inchangés, mais son président Mario Draghi s'est aussi montré très prudent, ce qui a amplifié le mouvement d'achats en cours depuis deux semaines sur le marché obligataire.

"Le marché avait peut-être un peu surinterprété" les propos de Mario Draghi à Sintra fin juin et a "corrigé une partie de cette surinterprétation", a précisé M. Regnat.

Lors du forum annuel de la BCE à Sintra, au Portugal, le patron de la banque centrale avait affirmé qu'"au fur et à mesure que l'économie continuera de se redresser (...), la banque centrale pourra accompagner la reprise en ajustant les paramètres de ses instruments de politique". Ces déclarations avaient été interprétées par les marchés comme le premier signe d'un virage en direction d'un resserrement monétaire.

- émission grecque -

Mais le véritable événement de la journée, selon M. Regnat, est le fait qu'Athènes vienne de mandater des banques pour faire sa première émission obligataire depuis 2014.

Le ministère des Finances grec a en effet annoncé ce lundi que le pays allait émettre des obligations mardi afin de tester le marché après deux ans de craintes sur sa dette et de réformes difficiles.

Mais à court terme, "les marchés vont s'ennuyer fermement avec une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) cette semaine qui sera sans grand intérêt. Le seul élément intéressant dans les dix prochains jours sera certainement la publication de l'inflation sous-jacente du mois de juillet en zone euro", a relevé M. Regnat.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini quasi stable à 0,508% contre 0,506% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a aussi très peu bougé à 0,750% contre 0,752%.

Celui de l'Italie a un peu reculé à 2,055% contre 2,072%, tandis que celui de l'Espagne a progressé à 1,485% contre 1,451%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans s'est pour sa part un peu tendu à 1,188% contre 1,175%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans progressait à 2,251% contre 2,238% vendredi. Celui à trente ans évoluait à 2,827% contre 2,809%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,361% contre 1,340%.

afp/rp