Paris (awp/afp) - Le marché de la dette en zone euro est resté stable vendredi, achevant la semaine sans grand mouvement, les investisseurs ayant terminé de digérer les annonces faites par la Réserve fédérale américaine mercredi.

La réunion de la Fed a incontestablement représenté le point fort des derniers jours. A cette occasion, les banquiers centraux se sont montrés optimistes quant à la santé de l'économie américaine, laissant la porte ouverte à une troisième hausse des taux d'intérêt directeurs en décembre, et annonçant le début des opérations de réductions du bilan de la Fed.

Si dans la foulée de ces annonces le marché de la dette s'est un peu tendu jeudi, ce mouvement a été de courte durée.

Le marché obligataire a "très peu évolué malgré l'information principale de la Réserve fédérale américaine, qui a laissé la place à plusieurs hausses de taux à venir", relève Geoffroy Lenoir, responsable des taux souverains en euros pour Aviva Investors.

"Pour l'instant, côté Etats-Unis, il y la volonté de remonter les taux alors que l'inflation n'est pas fortement à la hausse, alors les marchés financiers ne valident pas forcément le scénario de la Réserve fédérale américaine", analyse M. Lenoir.

"Nous verrons dans les mois à venir si la Fed insiste sur cette voie-là", souligne le spécialiste, auquel cas "il faudra un rattrapage des marchés à un moment ou un autre".

La journée a par ailleurs été marquée par de bons indicateurs en zone euro, où la croissance de l'activité privée s'est accélérée en septembre, affichant son plus fort taux depuis mai.

Néanmoins, remarque M. Lenoir, "le marché n'a pas bougé non plus. Il se focalise énormément sur ce que va faire la Banque centrale européenne d'ici la fin de l'année, c'est cela qui est en ligne de mire. Il reste du temps aux marchés pour s'ajuster", souligne le spécialiste.

Dans ce contexte, la géopolitique est passée au second plan. Les élections législatives allemandes ne devraient guère peser alors que la chancelière Angela Merkel est bien partie pour remporter dimanche un quatrième mandat.

"C'est une élection importante dans le cheminement de l'intégration européenne à moyen-long terme, mais cela ne devrait pas être déterminant pour les marchés obligataires", souligne M. Lenoir.

Quant aux tensions géopolitiques entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, elles semblaient mises de côté par le marché, aucun mouvement d'aversion pour le risque n'étant décelable.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne est resté stable à 0,447% contre 0,455% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même tendance à 0,732% contre 0,737%, tout comme celui de l'Italie à 2,107% contre 2,110%, et l'Espagne à 1,626% contre 1,622%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans a légèrement reflué à 1,355% contre 1,367%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans évoluait à 2,257% contre 2,276% jeudi, celui à trente ans à 2,795% contre 2,805%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,437% contre 1,438%.

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