Paris (awp/afp) - Le marché de la dette en zone euro s'est détendu jeudi, les investisseurs se rassurant un peu à l'issue d'une réunion de la BCE qui a éloigné la perspective d'une fin abrupte du programme monétaire.

"Le marché n'attendait pas grand chose, il n'est donc pas déçu que la Banque centrale européenne n'ait rien annoncé de nouveau", a résumé Patrick Jacq, un stratégiste obligataire de BNP Paribas.

"Globalement la tonalité reste en outre accommodante et la conférence a quand même apporté quelques éléments positifs", comme sur le fait que la fin du programme ne serait pas brutale, a-t-il complété.

La Banque centrale européenne a gardé jeudi ses taux d'intérêt et son programme de rachat de dettes inchangés, une décision anticipée par les marchés.

Les investisseurs espéraient néanmoins des éclaircissements sur ce qu'il adviendrait du programme de rachat d'actifs après la date-butoir de mars 2017.

Sur ce point, M. Draghi a affirmé que l'option d'un prolongement du programme n'avait pas été discutée, juste avant de dire que celle d'un durcissement monétaire ne l'avait pas été non plus.

Par contre il a assuré qu'une "fin abrupte n'était pas probable" et "qu'elle n'était dans l'esprit de personne".

"Le marché a connu un petit accès de tension quand M. Draghi a dit qu'un prolongement n'avait pas été discuté puis s'est détendu quand il a affirmé qu'il n'était pas question d'arrêter de façon abrupte le programme", a noté M. Jacq.

"Les investisseurs savaient que c'était une réunion intermédiaire", selon lui. "En décembre, la BCE disposera des nouvelles prévisions et donc d'un véritable horizon économique" ainsi que des conclusions du comité chargé de la bonne mise en oeuvre du programme, "elle aura donc toutes les cartes en main", a-t-il complété.

"Les banquiers centraux cherchent à gagner du temps pour avoir une inflation plus proche de la zone de confort, ce qui sera sans doute plutôt le cas à la fin de l'année prochaine", a souligné l'expert.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux à dix ans de l'Allemagne a reculé à 0,003% contre 0,030% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a évolué de façon similaire, terminant à 0,282% contre 0,311%, tout comme celui de l'Espagne à 1,104% contre 1,113% et celui de l'Italie à 1,369% contre 1,385%.

Le taux à 10 ans de l'État britannique a fini à 1,077% contre 1,082%.

Aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans s'établissait à 1,738% contre 1,743% mercredi, celui à trente ans s'inscrivant à 2,486% contre 2,510%. Le taux à deux ans évoluait à 0,811% contre 0,795%.

afp/fr