Paris (awp/afp) - Le marché de la dette a continué à se détendre majoritairement mardi, toujours soutenu par l'espoir de voir la Réserve fédérale américaine baisser ses taux directeurs mercredi soir.

"Les investisseurs attendent un abaissement des taux directeurs de la Fed" à l'issue de sa réunion de deux jours mardi et mercredi et c'est ce que le recul des rendements obligataires reflète aujourd'hui, a estimé auprès de l'AFP Geoffroy Lenoir, responsable des taux souverains en euros pour Aviva Investors.

Les actifs obligataires sont les principaux bénéficiaires des politiques accommodantes, la perspective de gestes en ce sens joue donc en faveur de ce marché.

"Une baisse de 25 points de base (0,25 point de pourcentage) est déjà complètement intégrée" et l'interrogation porte davantage sur un geste plus important, a-t-il précisé.

"Le président américain fait pression pour que la banque centrale diminue de façon conséquente (ses taux), a-t-il poursuivi, et nous allons voir si son patron, Jerome Powell va se laisser influencer".

"J'aimerais voir une forte baisse" des taux, a déclaré Donald Trump mardi à quelques journalistes, ajoutant un peu plus à la pression qu'il exerce depuis des mois sur l'institut d'émission pour qu'il desserre l'étau.

Par contre, selon M. Lenoir, les attaques du président américain contre la Chine, au moment de la reprise de discussions commerciales, sont passées au second plan sur un marché essentiellement préoccupé par la politique monétaire.

"Cette semaine, le marché digère ce qui a été dit jeudi dernier par la BCE et se prépare à la Fed", a-t-il résumé.

La Banque centrale européenne a ouvert la voie jeudi à une série de remèdes anti-crise, allant d'une ou plusieurs baisses de ses taux à une possible reprise de ses rachats de dette, en brossant parallèlement un tableau sombre des perspectives économiques en zone euro.

Emission de dette italienne

Seule l'Italie a connu une légère tension, liée notamment à des facteurs techniques après une opération d'émission de dette du Trésor italien.

"Le pays a levé 3,25 milliards d'euros à 10 ans à un taux de 1,56% et cela pèse un peu", mais, a relevé M. Lenoir, "l'Italie ne s'est jamais financée à des taux aussi bas pour une obligation à 10 ans depuis l'arrivée de la coalition actuelle".

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a reculé à -0,403% contre -0,395% lundi à la clôture du marché secondaire, sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France était quasiment stable à -0,145% contre -0,144%, tout comme celui de l'Espagne à 0,345% contre 0,350% tandis que celui de l'Italie s'est tendu à 1,582% contre 1,568%.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni a baissé à 0,631% contre 0,652%.

Aux États-Unis, le taux à dix ans était quasiment stable à 2,068% contre 2,065% lundi, tout comme celui à 30 ans, à 2,588% contre 2,591%. Celui à deux ans s'établissait pour sa part à 1,854% contre 1,858%.

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