Paris (awp/afp) - Le marché de la dette s'est détendu jeudi, capitalisant sur la posture toujours accommodante de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a opté pour le statu quo à l'issue de sa réunion.

"Comme attendu, la Fed n'a pas bougé et a gardé une approche plutôt accommodante, ce qui a permis au marché de se détendre a nouveau", a expliqué à l'AFP Eric Oynoyan, un stratégiste obligataire de BNP Paribas.

Sans surprise, la banque centrale américaine a en effet maintenu ses taux d'intérêt inchangés mercredi soir au regard de la fragilité de l'inflation même si elle a prévenu qu'elle réduirait bientôt son portefeuille d'actifs.

"Les taux d'emprunt bénéficient actuellement de trois facteurs de soutien", a-t-il poursuivi en évoquant en premier lieu les positions accommodantes de la Fed et de la Banque centrale européenne (BCE).

Cette dernière, qui se réunissait une semaine plus tôt, avait également laissé sa politique monétaire inchangée.

Le fait que le taux d'emprunt allemand, le Bund, soit un peu remonté ces derniers temps et qu'il soit donc "à nouveau un peu plus attractif" pour les investisseurs, constitue le deuxième facteur de soutien, a ajouté M. Oynoyan.

Selon lui, il y aussi un "effet technique saisonnier" qui fait que depuis 2004, le taux d'emprunt allemand a tendance à se détendre début août.

Tout ceci concourt à alimenter à court terme un environnement favorable à la détente, en attendant la rentrée où les perspectives monétaires risquent d'être moins propices aux obligations, a souligné l'expert.

Les quelques indicateurs du jour, comme la croissance des crédits au secteur privé qui a ralenti en juin, la hausse un peu supérieure aux attentes des inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis ou l'augmentation plus forte que prévu des commandes américaines de biens durables, n'ont pas eu d'impact significatif sur le marché.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a reculé à 0,536% contre 0,561% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a aussi reflué à 0,804% contre 0,817%, tout comme celui de l'Italie à 2,095% contre 2,129% et celui de l'Espagne à 1,507% contre 1,547%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans s'est aussi détendu à 1,203% contre 1,233%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans montait à 2,316% contre 2,287% mercredi. Celui à trente ans évoluait à 2,931% contre 2,891%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,363% contre 1,355%.

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