Paris (awp/afp) - Le marché de la dette en zone euro s'est globalement consolidé mercredi, à l'exception de mouvements plus notables sur les taux allemand et italien, les investisseurs optant pour des prises de bénéfices après une nette baisse des rendements post-élections françaises.

"C'est une journée très calme" sur le marché obligataire, a résumé Daniel Stefanetti, un gérant obligataire de la société de gestion luxembourgeoise Ethenea, les taux d'emprunt reprenant leur souffle après s'être fortement détendus lundi.

Cet important mouvement de baisse, dans le sillage de l'arrivée en tête au premier tour de la présidentielle du pro-européen Emmanuel Macron, devant la candidate anti-mondialisation Marine Le Pen, était toutefois "assez étonnant", selon lui.

"Les résultats étaient exactement ce qui était attendu mais manifestement, beaucoup de gens ne croyaient pas en ces sondages et avaient peur d'un deuxième tour entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen", a-t-il indiqué à l'AFP.

Ce qui explique, selon lui, qu'il y ait eu un mouvement d'achats "assez incroyable" sur le marché obligataire comme sur le marché actions après les résultats du premier tour.

"Finalement, on aura un président pro-européen si tout se passe normalement, et on avait déjà un président pro-européen, donc rien ne change", a résumé M. Stefanetti.

La séance du jour se présentait donc essentiellement comme une séance de rattrapage et de consolidation par rapport à la forte détente de lundi avec "des prises de profits" à l'oeuvre, en particulier sur les dettes des pays les moins solides de la zone euro, a-t-il souligné.

Seul le taux d'emprunt allemand à dix ans, qui avait nettement monté lundi, sur fond de regain d'appétit pour le risque, se détendait légèrement.

Les annonces entourant la réforme fiscale promise par Donald Trump sont toutefois venues quelque peu animer la séance outre-Atlantique.

Les taux américains se sont ainsi un peu tendus à la suite du discours du secrétaire au Trésor américain Steve Mnuchin, qui a confirmé mercredi que le taux d'imposition des entreprises américaines allait passer à 15%, au lieu de 35% actuellement, mais ce mouvement n'a pas duré.

Par ailleurs, les investisseurs vont se tourner cette semaine vers Francfort, où la banque centrale européenne (BCE) tient sa réunion de politique monétaire ce jeudi.

Si un statu quo est attendu, le thème de la fin de l'assouplissement monétaire pourrait revenir sur le devant de la scène.

"Je reste d'avis que le plan de rachats massifs de dettes de la BCE va aller jusqu'au bout", a toutefois estimé M. Stefanetti, ajoutant que l'institution de Francfort ne devrait pas infléchir son discours jeudi.

À 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini en petit recul à 0,352% contre 0,378% mardi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France s'est stabilisé à 0,890% contre 0,900%.

Le rendement de même maturité de l'Italie s'est tendu à 2,312% contre 2,266%, tandis que celui de l'Espagne a fini à 1,699% contre 1,675%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à 10 ans est resté stable à 1,083% contre 1,085%.

A la clôture du marché européen, aux États-Unis, le taux à dix ans se stabilisait à 2,329% contre 2,332%, tout comme le taux à trente ans à 2,981% contre 2,987%, tandis que le taux à deux ans s'affichait à 1,286% contre 1,271% mardi.

afp/buc