Paris (awp/afp) - Le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis s'enfonçait sous les 2% jeudi matin, sur un marché de la dette dynamisé par les propos de la Fed qui a ouvert la voie à une possible baisse de ses taux directeurs.

Ce taux passe sous les 2% pour la première fois depuis novembre 2016.

"La Fed a, comme attendu, maintenu son taux directeur inchangé (74% des investisseurs anticipaient un statu quo), mais a laissé entrevoir la possibilité d'une baisse des taux au cours des prochains mois si les perspectives économiques se dégradaient", ont souligné les experts de Mirabaud Securities Genève.

Et "le rendement du 10 ans américain est passé ce matin sous le seuil psychologique de 2%", ont-ils poursuivi.

"Les incertitudes entourant les perspectives se sont clairement accrues depuis notre dernière réunion", a résumé le patron de la Fed Jerome Powell à l'issue d'une réunion de deux jours, en évoquant les effets de la guerre commerciale.

Il y a donc plus d'arguments en faveur d'une politique monétaire "un peu plus accommodante", a-t-il jugé.

"Le mouvement sur le marché de la dette est massif actuellement", a également relevé Chris Weston, responsable de la recherche chez Pepperstone.

"Il y a beaucoup de passion pour les obligations", a-t-il ajouté en jugeant peu probable que des vendeurs tentent d'entraver la descente des rendements.

A 08H40, peu après l'ouverture du marché européen, le rendement à 10 ans américain évoluait à 1,989%, après avoir touché un point bas dans la nuit à 1,9719%, contre 2,023% à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise, mercredi soir.

Celui à 30 ans reculait à 2,497% contre 2,535% et celui à deux ans s'établissait à 1,720%, contre 1,735%.

Le marché obligataire en Europe se détendait également, à commencer par le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne qui s'enfonçait encore un peu plus en territoire négatif à -0,314% contre -0,289%.

Le rendement de même maturité de la France suivait le même chemin à 0,017% contre 0,046%, tout comme celui de l'Espagne à 0,365% contre 0,400% et celui de l'Italie à 2,031% contre 2,106%.

afp/jh