Nous avons souvent traité ici de l'influence exercée par Donald Trump sur des marchés financiers dopés au court-termisme. Une tendance d'autant plus inquiétante que le locataire de la Maison Blanche est passé maître dans l'art de transformer n'importe quelle déclaration en posture politique, avec notre complicité à tous, puisque chacune de ses saillies est abondamment commentée par ceux qui l'adulent comme par ceux qui l'exècrent. Depuis qu'il a été mis en échec en politique intérieure, avec l'histoire du fameux mur, Donald Trump cherche à reprendre la main pour démontrer qu'il est bien l'homme providentiel de l'Amérique. Pour ce faire, il sait que les discussions avec la Chine sont capitales. Si elles aboutissent, le Président américain pourra clamer qu'il a amélioré les termes de l'échange avec Pékin au bénéfice de toutes les entreprises américaines (et ce sera vrai). Pour favoriser la conclusion d'un accord, Donald Trump semble avoir assoupli sa communication vis-à-vis de la Chine. Il a encore affirmé hier sur CBS qu'il y a de "bonnes changes" de trouver un accord avec la Chine, sans accompagner sa déclaration des habituelles menaces en cas d'échec. C'est plutôt bon signe et les investisseurs y sont sensibles.
 
Quelques mots sur le Brexit. Theresa May a monté une "force spéciale" pour plancher sur un compromis acceptable par toutes les parties sur la frontière irlandaise. Mais rien ne dit que Bruxelles en tiendra compte.
 
En Asie, Tokyo a profité ce matin d'un reflux du yen pour afficher de belles dispositions (+0,46% en clôture), malgré les plongeons de Sony et Honda après des comptes décevants. La semaine sera particulière puisque les places de Chine Continentale seront fermées pour la nouvelle année.
 
Le CAC40 perdait -0,03% à 5017 points peu après l'ouverture. Les publications d'entreprises continuent (la liste est en fin d'article).
 
Les temps forts économiques du jour
 
Il n'y aura pas d'indicateurs économiques majeurs en Europe ce matin, mais on peut citer le Sentix (10h30) et les prix à la production en zone euro (11h00). Aux États-Unis, les commandes d'usine du mois précédent seront annoncées à 16 heures, avec un consensus positionné à +0,3%.
 
L'euro recule légèrement face au dollar à 1,1446 USD. L'once d'or perd quelques cents à 1312 USD. Le baril est quasiment stable, à 55,20 USD pour le WTI et à 62,80 USD pour le Brent. Le rendement de l'obligation d'État américaine à 10 ans s'établit à 2,686%, sans changement. Électroencéphalogramme toujours plat sur le Bitcoin, à 3436 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • AP Moller-Maersk : Berenberg reste à conserver mais relève de 9500 à 9900 DKK son objectif.
  • BHP : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer, malgré un objectif ajusté de 1975 à 1980 GBp.
  • Crest Nicholson : Liberum reste acheteur avec un objectif de cours relevé de 390 à 405 GBp.
  • Hapag-Lloyd : Berenberg passe de conserver à acheter malgré un objectif de cours ajusté de 34 à 31 EUR.
  • HeidelbergCement : HSBC passe de conserver à acheter en visant 74 EUR.
  • LafargeHolcim : HSBC passe de vendre à conserver en visant 44 CHF.
  • Rio Tinto : J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 5000 à 5050 GBp.
  • Stora Enso : Jefferies relève de 12 à 12,25 EUR son objectif de cours en restant à conserver.
  • Unilever : Jefferies reste à conserver avec un objectif réduit de 51 à 50 EUR.
 
L’actualité des sociétés
 
Nissan (Renault) revient sur sa décision de construire son nouveau SUV X-trail en Grande-Bretagne, notamment à cause du flou entourant le Brexit. La justice a rejeté la demande de suspension des forages de Total en Guyane. Par ailleurs, le Telegraph annonce que le géant français pourrait vendre 1 milliard de livres d'actifs en Mer du Nord à Albion Energy et First Alpha Energy. Le CHMP de l'EMA recommande l'approbation du Praluent de Sanofi pour la réduction du risque cardiovasculaire chez les personnes atteintes de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse établie. Le Nasdaq se dit prêt à discuter avec Euronext pour lui racheter ses parts dans Oslo Bors. Le motoriste CFM (Safran / General Electric) a reçu 3337 commandes en 2018. Natixis veut se séparer de son portefeuille de dérivés sur actions sud-coréen, à l'origine de l'avertissement récent, selon Bloomberg. Eurazeo a cédé Neovia à Archer Daniels. Altice Europe va vendre une participation dans son réseau optique portugais, selon les informations obtenues par Reuters, sans doute via des enchères lancées mi-février. CNP Assurances a placé 500 millions d'euros d'obligations 10 ans à 2,75%. Rothschild s'apprête à lancer une branche de conseil en actionnariat. CrossJect obtient 1,1 million d'euros de financement de Bpifrance et la région Bourgogne Franche-Comté. Cybergun, Amplitude Surgical, Crédit Agricole de Normandie-Seine, Bains de Mer de Monaco ont publié leurs comptes.
 
L'association GSMA se réunit en urgence pour évoquer le cas Huawei. General Motors pourrait supprimer environ 4000 emplois, dans le cadre du plan social annoncé en fin d'année dernière, rapporte CNBC, peut-être moins que prévu. Genentech (Roche) gagne son procès américain contre Shire. ThyssenKrupp réduit ses objectifs. En Suisse Liberty Global discute avec Vodafone d'une cession d'UPC, mais Sunrise regarderait aussi le dossier, selon le Financial Times. Goldman Sachs gèle les primes de son ancien PDG Lloyd Blankfein et de deux autres hauts dirigeants dans l'attente d'éclaircissements sur l'affaire 1MDB. Wirecard dans la tourmente après de nouvelles révélations du 'Financial Times sur ses comptes. AB Inbev aurait mandaté J.P. Morgan et Morgan Stanley pour préparer l'introduction en bourse de ses activités asiatiques, qui pourrait rapporter 5 milliards de dollars.
 
Ça publie. En Europe, Julius Baer, Ryanair, Bonduelle ou Genfit sont sur les tablettes. Aux Etats-Unis, la semaine démarre avec Alexion et Sysco avant l'ouverture de Wall Street, puis Alphabet, Qiagen, Gilead ou Hartford Financial post-clôture.