Genève (awp) - Bordier & Cie se sent parfaitement à l'aise comme seul et unique représentant des banquiers privés à Genève. Après la disparition de Mourgue d'Algue, racheté par Gonet en juillet, le groupe bancaire est le dernier représentant de ce club en Suisse romande. "Désormais, nous bénéficions de l'effet de rareté", a indiqué à AWP l'associé Grégoire Bordier.

En Suisse, cinq établissements répondent encore aux critères du statut juridique de banquier privé, dont une majorité dans la partie alémanique du pays. Avec cette structure, les associés sont indéfiniment responsables des activités de la banque qu'ils détiennent et gèrent.

"Avoir une responsabilité illimitée, c'est assurer un alignement d'intérêt avec le client", selon M. Bordier, représentant de la 5e génération de la famille fondatrice.

Le statut exempte également les banques concernées de publier leur résultats. Grégoire Bordier n'y voit rien d'anachronique, alors que la tendance est plutôt à la transparence. "Nous faisons en sorte de donner de plus en plus d'informations (sur la marche des affaires), l'objectif n'est pas de conserver une espèce de boîte noire dans laquelle personne ne peut regarder."

Pour le banquier, la taille de l'établissement constitue un facteur prépondérant. Au-delà de 100 milliards de francs suisses sous gestion, la structure de société anonyme "permet d'être plus concurrentiel" reconnait-il. "Chacun a sa ligne stratégique et doit la suivre."

Spécialisé dans la gestion de fortune privée, Bordier gère actuellement plus de 12,5 milliards d'actifs et se rapproche des 13 milliards. Les entrées nettes d'argent, non précisées, se sont révélés "très fortes" en 2017.

Fondé en 1844 et basé à Genève, le groupe est également présent en France, à Londres, en Uruguay, à Singapour et aux Iles Turques-et-Caïques.

(L'interview intégrale et un encadré sur les résultats sont disponibles sur le fil Premium d'AWP)

fr/al