Francfort (awp/afp) - Le premier équipementier automobile mondial, l'allemand Bosch, va poursuivre sa restructuration après une année 2019 plombée par le ralentissement conjoncturel. Le groupe a prévenu que "le zénith de la production automobile pourrait être derrière nous".

"Si nos activités changent, il est nécessaire d'adapter nos coûts et donc l'emploi aux évolutions, notamment du marché automobile" a expliqué le patron de Bosch, Volkmar Denner, mardi soir.

"Nous ne pouvons pas garder des structures adaptées à la demande, plus élevée, des années 2017 et 2018", a-t-il ajouté, alors que le groupe a déjà annoncé être en discussions avec les syndicats pour supprimer plus de 2000 postes en Allemagne.

Comme l'ensemble de la branche automobile, l'équipementier souffre de la baisse des ventes mondiales. Pour Bosch, la faiblesse des marchés chinois et indien ont particulièrement affecté la rentabilité. Le bénéfice opérationnel a reculé sur l'année de quelque 40%, à "près de trois milliards d'euros" tandis que le chiffre d'affaires est resté stable à 77,9 milliards.

Effectif en baisse

De lourds investissements dans la mobilité électrique, la voiture autonome et connectée, ainsi que le coût de la restructuration ont également pesé sur l'exercice, détaille Bosch. "Vous n'allez pas entendre de chiffre aujourd'hui", a pourtant prévenu M. Denner lors de la présentation des résultats annuels préliminaires de la société non cotée en Bourse, dont les effectifs dans le monde ont baissé en un an de 6800 à 403'000 employés.

Nombre de mesures "devront être mises en place cette année", a expliqué Stefan Hartung, directeur de la division automobile. "Là où elles sont nécessaires", les suppressions d'emplois doivent se passer "dans des conditions socialement acceptables", c'est-à-dire sans licenciements et notamment par des plans de retraite anticipée ou de réduction du temps de travail, précise Bosch.

L'entreprise avance également de vastes programmes de requalification de ses employés et affiche 3700 embauches dans ses activités de recherche et de développement sur l'année. Bosch investira notamment 500 millions d'euros -- 100 millions de plus que l'année passée -- dans la mobilité électrique, dont l'un des axes principaux pour le groupe est la pile à hydrogène.

Pour 2020, le groupe espère un bénéfice opérationnel stable dans un contexte conjoncturel toujours dégradé. "Nous anticipons une baisse de la production automobile mondiale de 2,6% à seulement 89 millions de véhicules", a indiqué le directeur financier Stefan Asenkerschbaumer. "L'année sera à nouveau ardue pour beaucoup d'entreprises, notamment du secteur automobile et des machines-outils."

Pour un horizon plus lointain, "nous nous attendons à un niveau stable ces prochaines années" et "n'anticipons pas de hausse de la production globale avant 2025, a ajouté M. Denner. "Le zénith de la production automobile pourrait être derrière nous."

afp/vj