Celle-ci aura été marquée, de manière incontestable, par une faible volatilité historique des actifs risqués. En cause, la poursuite du jeu d’équilibriste des banquiers centraux, qui, malgré un ton qui se veut plus sévère, continuent de veiller au grain quant à la bonne santé des marchés financiers et à leur précieuse perfusion de liquidité.

Autre élément central, et non des moindres, l’environnement macroéconomique aura été un terreau extrêmement favorable à ce millésime 2017, caractérisé par une croissance mondiale vigoureuse et homogène. Ainsi, dans leur globalité, tous les territoires économiques ont bénéficié d’une conjoncture porteuse, que ce soit aux Etats-Unis, en Europe, ou bien dans les pays émergents (à lire ici Macroéconomie : un environnement propice au stock-picking).

Dans ce contexte, pratiquement toutes les places boursières ont gagné du terrain cette année (dans leur devise). En Europe, le Stoxx Europe 600 progresse de façon notable de 10%, cachant néanmoins quelques disparités. SI l’indice français (hors dividendes) et allemand terminent l’année proche de cette moyenne (à respectivement 10% et 13%), ce n’est pas le cas de la bourse d’Athènes qui s’octroie 25% ou à contrario du Footsie qui, freinés par les craintes du Brexit, parvient tout juste à gagner 7%.

Du côté de Wall Street, les places américaines inscrivent à l’unisson de nouveaux records historiques avec des performances annuelles de 20% pour le S&P500, 25% pour le Dow Jones, et 29% pour le Nasdaq.

Enfin, l’Asie ne démérite pas et n’a rien à envier aux indices occidentaux, à l’image du Nikkei qui engrange près de 20% tandis que le Hang Seng s’adjuge 35%. Par ailleurs, l’Inde, en passe de devenir la cinquième puissance mondiale, voit son indice national progresser de 27% cette année. 


Variations sectorielles des composantes du S&P500 en 2017



Variations sectorielles des composantes du Stoxx Europe 600 en 2017

Qu’en est-il des gagnants et des perdants ?

Que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, les valeurs technologiques se hissent parmi les grands vainqueurs de ce millésime. Le secteur s’apprécie en moyenne de 40% parmi les valeurs du S&P 500 et de 27% en se basant sur les composantes du Stoxx Europe 600. On retiendra ainsi la performance des fabricants européens de semi-conducteurs tels que AMS (+210%), Siltronic (+177%), BE Semiconductor (+130%) ou encore STMicroelectronics (+71%). Outre-Atlantique, les GAFA ont brillé de par leur parcours sans accroc. Alphabet a vu son cours bondir de 33%, Apple a gagné non moins de 47%, Facebook a progressé de 55% tandis qu’Amazon s’est apprécié de 57%.

Les valeurs industrielles ont aussi surperformé en Europe et aux Etats-Unis, avec des performances moyennes de respectivement 24% et 28%. Boeing (+89%) et Caterpillar (+69%) prennent par ailleurs les prestigieuses premières places du Dow Jones cette année.

En revanche, il ne fallait pas miser sur le secteur des télécoms qui enregistre la pire performance sur les deux bords de l’Atlantique. Altice cristallise de loin le plus gros recul en perdant plus de 50% depuis le premier janvier.

Enfin, le secteur de l’énergie continue de souffrir aux Etats-Unis, les compagnies pétrolières américaines restant sous pression malgré la remontée des cours du brut. Baker Hughes (-51%) et Chesapeake (-42%) sont à l’image de ces producteurs de pétrole de schiste confrontés à de nombreuses incertitudes quant à l’orientation de leur marge opérationnelle.

Reste à déterminer les thématiques qui domineront la prochaine année boursière, sachant que l’on aime dire, par expérience, par croyance, ou bien par ignorance, que les perdants d’une année sont les gagnants de la suivante. A suivre …