Alors que le Royaume-Uni a connu un exode plus important que Paris au niveau des fonds d'actions depuis 2020, les entreprises ont levé plus d'argent dans le cadre de leurs introductions en bourse (IPO) à Londres, qui présente aussi un marché plus actif. L'indice CAC All Shares français pèse désormais près de 3 000 milliards de dollars, ce qui en fait le plus grand marché boursier d'Europe en termes de valeur, en particulier grâce aux mégacapitalisations du secteur du luxe. L'indice FTSE All-Share de Londres, pour sa part, vaut 2 800 Mds$, selon les données de Refinitiv.

Combler l'écart

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Flux de fonds

Depuis le début de l'année, les fonds investissant dans les actions britanniques ont connu des sorties record de 23 Mds€, milliards d'euros, selon Refinitiv Lipper, contre près de 18 Mds€ l'année dernière. Les sorties annuelles des fonds d'actions françaises sont beaucoup plus faibles, environ 2 Mds€ cette année.

Bye-bye

Bye London, au revoir Paris Bye London, au revoir Paris

Londres garde le marché des IPO 

Mais Londres reste une destination bien plus importante en termes de nombre et de volume d'introductions en bourse, en dépit d'une plongeon de 80% des opérations en Europe cette année, la faute à un environnement bien moins favorable pour la prise de risque. Pour autant, le vieux continent n'a pas le monopole de la baisse des IPO : selon Dealogic, les IPO ont chuté de 90% aux Etats-Unis.

Il faut dire qu'après une année 2021 record (deuxième année la plus forte pour les cotations de sociétés depuis 2007), Londres n'a connu que 41 IPO pour une valeur totale de transaction de 1,18 Md€. Cela reste malgé tout nettement supérieur à Paris : 11 IPO pour 474 M€ levés, selon Dealogic. Amsterdam, qui est devenu la principale bourse européenne en termes de valeur quotidienne moyenne négociée, n'a connu que deux introductions en bourse jusqu'à présent cette année, pour un total de 411 M€, selon Euronext.

IPO

Davantage d'introductions en bourse à Londres

Un flottant plus étroit favorise Paris

Dans un environnement boursier volatile, Paris peut compter sur des niveaux élevés de détention privée dans le capital des entreprises cotées, ce qui leur confère une certaine stabilité. Le flottant moyen des grandes capitalisations françaises est d'environ 70% et celui des petites entreprises d'environ 50%, selon Euronext, ce qui est bien inférieur à Londres où le flottant moyen de l'indice FTSE All-Share représente près de 90% du total des actions en circulation, selon Refinitiv. Il y a pas conséquent plus d'actions à négocier à Londres qu'à Paris. 

En effet, les trois plus gros actionnaires de Paris sont des investisseurs privés : la famille Arnault, qui possède la moitié de LVMH - la plus grande entreprise d'Europe par sa capitalisation boursière - la famille Hermès et le gouvernement français. En comparaison, le plus grand gestionnaire d'actifs au monde, Blackrock, mène la danse à Londres avec ses participations indicielles. 

En termes d'activité boursière, la valeur quotidienne moyenne échangée à Amsterdam était de plus de 10 Mds€ en octobre, devant Londres avec 9,4 Mds€. Paris et Francfort réunies pèsent à peu près autant que Londres, selon les données de CBOE Global Markets.

Luxe à Paris


Le luxe de Paris

Décote Brexit

L'indice FTSE All-Share ne cesse de voir son écart de décote grandir par rapport à la moyenne mondiale depuis la décision sur le Brexit en 2016. Cette décote se chiffre à 35% sur une métrique cours/bénéfices.

Décote

Les actions britanniques affichent une décote record par rapport à leurs homologues mondiales

Dividendes d'aristocrates

Londres, riche en énergie, gagne gros en matière de dividendes. Au troisième trimestre, les sociétés britanniques ont versé 28,7 Mds$, soit plus de sept fois le total versé en France, selon le Global Dividend Index de Janus Henderson Investors. 

L'importance des devises

Il convient également de noter que la devise entre en jeu lorsqu'on mesure la taille du marché de Londres par rapport à celui de Paris en termes de dollars. La livre sterling a chuté d'environ 11% par rapport au dollar américain cette année, tandis que l'euro a perdu environ 9%.